Averc Reuters – Une personne au moins a été tuée lors d’une manifestation qui a donné lieu à de violents débordements mercredi soir à Kazeroon, dans le sud de l’Iran, a rapporté Reuters. Des manifestants ont incendié un commissariat de police, ajoute l’agence, qui fait également état d’au moins six blessés.
« Un petit nombre de gens se sont rassemblés pour dénoncer une décision prise par les autorités locales », explique l’agence, précisant qu’il s’agit d’un redécoupage administratif divisant plusieurs quartiers de la ville pour les fusionner en une nouvelle localité.
Le ministère de l’Intérieur a accusé les « ennemis » de l’Iran d’être responsables de ces troubles et lancé un appel au calme. « Le ministère exhorte la sage population de Kazeroon à se montrer vigilante face aux complots des groupes d’opposition et des ennemis de l’Iran », a dit le ministère dans un communiqué diffusé par l’agence Tasnim.
« Ceux (…) qui veulent créer du désordre et mettre en danger la sécurité nationale seront fermement punis conformément à la loi. » Joint par l’agence de presse Isna, un responsable local de la province de Fars, où se trouve Kazeroon, a déclaré que la situation était « sous contrôle » mais a mentionné des manifestations sporadiques.
L’agence Fars a par ailleurs réfuté les informations « fausses et exagérées » émanant de groupes de l’opposition iranienne qui affirment que les affrontements dans Kazeroon ont fait plusieurs morts et conduit à des dizaines d’arrestations.
La ville, située à 900 km au sud de Téhéran, est depuis des semaines le théâtre de rassemblements pacifiques contre cette décision de redécoupage administratif. En décembre dernier, l’Iran a été confronté à une vague de manifestations contre la vie chère et pour le changement de régime dans 140 villes du pays.
La Présidente du Conseil national de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi, a salué les habitants courageux de la ville et a appelé à la libération immédiate des personnes arrêtées. Elle a également appelé à l’envoi d’une délégation d’enquête de l’ONU et d’un émissaire du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme pour examiner la situation sur place.
A la suite des attaques criminelles du régime mercredi soir contre les habitants sans défense de Kazeroun, le département social de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple (OMPI) en Iran a appelé les habitants de Kazeroun et des villes environnantes à secourir les blessés et les victimes et à soutenir les personnes arrêtées.
Le régime des mollahs a déconnecté l’accès de Kazeroun à Internet et aux médias sociaux depuis la nuit dernière pour empêcher la diffusion des informations du soulèvement de la ville. Cependant, les heurts qui s’en sont suivis ont été si intenses que les responsables du régime et les médias ont dû reconnaitre ces protestations.