Reuters, Bagdad, 6 août – Des experts iraniens, irakiens et américains se sont rencontrés lundi à Bagdad pour la première réunion d’un comité de travail chargé de renforcer la coopération en matière de sécurité en Irak.
Selon l’ambassade des Etats-Unis, la délégation américaine était conduite par Marcie Ries, ministre-conseiller chargée des affaires politico-militaires.
La mise sur pied de ce comité est l’un des rares résultats de la seconde réunion entre les trois parties le 24 juillet à Bagdad, en présence des ambassadeurs des Etats-Unis et d’Iran dans la capitale irakienne, sous l’égide du ministre irakien des Affaires étrangères Hochiar Zebari.
« C’est un moyen de communication établi, et nous verrons dans l’avenir si cela devient un moyen de communication utile », a déclaré le porte-parole de département d’Etat, Sean McCormack.
Un responsable de l’ambassade américaine à Bagdad a déclaré que l’ambassadeur Ryan Crocker et son homologue iranien Hassan Kazemi-Qomi s’étaient entretenus avec le conseiller irakien à la sécurité nationale Mouaffak al Rubaïe durant deux heures dans le bureau de ce dernier.
Les Etats-Unis accusent l’Iran d’entretenir les troubles en Irak en soutenant et en armant les milices chiites. L’Iran nie toute responsabilité, attribuant les violences confessionnelles à l’invasion américaine de 2003.
Lundi, un porte-parole militaire américain a affirmé que plus de 70% des attaques dirigées contre l’armée des Etats-Unis en juillet à Bagdad étaient le fait de groupe chiites, attribuant à « certains d’entre eux » un entraînement iranien.
A l’issue de la rencontre, un représentant de l’ambassade américaine l’a qualifiée de « franche et sérieuse, et centrée comme convenu sur les questions de sécurité en Irak ». Il a ajouté qu’une autre rencontre aurait lieu à une date qui restait à fixer.
L’Iran et les Etats-Unis ont engagé ces contacts directs, sans précédent depuis la rupture des relations diplomatiques entre Washington et Téhéran en 1979, lors d’une première réunion tripartite qui s’est tenue en mai, également dans la capitale irakienne.
Après la rencontre du mois dernier, le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki avait proposé de rehausser le niveau des participants, mais il s’était vu opposer une fin de non-recevoir de la part du département d’Etat.