AFP: Les autorités iraniennes ont mis en garde vendredi les partisans de l’opposition contre toute manifestation à l’occasion de la Journée de l’étudiant lundi.
Chaque année, le 7 décembre 1953, les étudiants marquent l’anniversaire de la mort de trois de leurs camarades tués par les forces de sécurité du Shah, quelques mois après le coup d’Etat soutenu par les Américains qui avait renversé le Premier ministre Mohammad Mossadeq.
A cette occasion, les étudiants organisent des rassemblements sur les campus, mais l’opposition pourrait en profiter pour protester de nouveau contre la réélection controversée le 12 juin du président Mahmoud Ahmadinejad, comme elle l’a fait précédemment lors d’autres anniversaires officiels.
"Nous ferons face à tout rassemblement ou cérémonie hors des campus des universités le 16 Azar (7 décembre), qui seront considérés comme illégaux", a averti la police dans un communiqué diffusé par l’agence Ilna. "Nous attendons des professeurs et des étudiants qu’ils empêchent tout acte nuisible à cette occasion".
Le général de brigade Ali Fazli, le commandant des Gardiens de la révolution pour la province de Téhéran, a indiqué de son côté à l’agence Irna que ses forces avaient prévu "de faire face à ceux qui veulent perturber la Journée de l’étudiant, même si nous ne nous attendons à rien de spécial".
Lors du prêche du vendredi à Téhéran, l’ayatollah Ahmad Jannati, qui dirige le Conseil des gardiens de la constitution qui a validé la réélection de M. Ahmadinejad malgré les accusations de fraude massive de l’opposition, a aussi appelé à éviter de protester contre le gouvernement.
"Le 16 Azar est un jour de fierté pour nos universités car elles ont protesté contre la présence des Etats-Unis (…) Le mouvement des étudiants est par nature contre l’arrogance et anti-américain, alors nous devons nous abstenir de faire quoi que ce soit qui puisse faire plaisir aux Etats-Unis", a-t-il dit.
L’Iran a connu l’une de ses plus graves crises politiques après l’élection présidentielle controversée du 12 juin, l’opposition menée par les principaux concurrents de M. Ahmadinejad, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, ayant affirmé qu’elle avait été truquée pour le maintenir au pouvoir.
Lors de troubles post-électoraux, des dizaines de personnes avaient été tuées et quelque 4.000 arrêtées.
Selon les médias iraniens, cinq personnes accusées d’avoir pris part à ce mouvement de protestation ont été condamnées à la peine capitale et plus de 80, dont des responsables réformateurs, ont écopé de peines de prison allant jusqu’à 15 ans.
La dernière manifestation de l’opposition remonte au 4 novembre. Des milliers de ses partisans étaient alors descendus dans la rue pour protester contre M. Ahmadinejad, profitant d’un rassemblement officiel pour le 30e anniversaire de la prise de l’ambassade des Etats-Unis.
La police anti-émeute avait dispersé par la force les manifestants. Et un nombre indéterminé de manifestants avaient été blessés ou arrêtés.