Aftenposten (Quotidien norvégien) : Le mouvement de la résistance iranienne est optimiste pour l’avenir : La révolte en Iran l’été dernier a rendu possible un changement de régime, nen faisant plus simplement une question pour les visionnaires politiques. Après avoir été chassé du pays au lendemain de la révolution islamique en 1979-80, le mouvement a vécu en exil. Il peut voir à présent la possibilité de retourner au pays.
« J’espère que la prochaine fois que je donnerai une interview à Aftenposten, ce sera à Téhéran », a déclaré en souriant Maryam Radjavi au journaliste et au photographe dAftenposten. La dirigeante charismatique du mouvement des Moudjahidine du peuple d’Iran et du Conseil national de la Résistance iranienne est en Norvège pour parler avec les politiciens norvégiens de la situation de plusieurs milliers de militants qui se trouvent dans un camp en Irak, près de la frontière iranienne. Aujourd’hui, elle a été reçue à la commission des Affaires étrangères du Parlement, et demain, elle rencontrera des parlementaires qui s’intéressent à la situation en Iran.
Une rencontre avec Maryam Radjavi est toujours très spéciale : le mouvement qu’elle dirige a été pendant des décennies la cible de la police secrète du chah puis des troupes agressives du régime des mollahs. Des milliers de partisans du mouvement ont été emprisonnés et tués. Maintenir les pays occidentaux loin du groupe, est depuis des années un objectif prioritaire de la politique étrangère iranienne.
Aujourd’hui, il est difficile de dire combien le mouvement compte de soutien à l’intérieur de l’Iran. Mais hors du pays, le groupe est apparu comme un appareil d’État concurrent du régime des mollahs, avec Maryam Radjavi comme dirigeante du mouvement et son visage public.
Que Maryam Radjavi soit une dirigeante spéciale, cest quelque chose que vous pouvez saisir dès que vous la rencontrez. Elle parle avec un enthousiasme extraordinaire de la situation dans son pays. Dans le grand cercle des partisans qui laccompagnent, elle est le point central. Il n’y a pas de reine comme elle, aussi bien dans la manière dont elle agit que dans la manière dont les fans s’associent à elle.
Femme
Le point, et non des moindres, c’est quil sagit surtout dune femme qui dirige un mouvement politique visant à prendre le pouvoir dans un pays musulman. Quand nous abordons le rôle des femmes dans la société, elle se sent encore plus concernée :
« Les femmes jouent un rôle important à tous les niveaux de notre mouvement. Les femmes ont été à la pointe de l’opposition au régime des mollahs », dit-elle. Le nouvel Iran mettra fin à la discrimination des femmes, une fois pour toutes. Par conséquent, cest source d’inspiration de venir vous voir en Scandinavie, a-t-elle dit.
Mais c’est la situation dans le camp d’Achraf en Irak, qui lui tient le plus à cur.
« Cet été, le régime a causé un bain de sang en Irak à Achraf. Le régime a mis le 15 décembre comme date limite pour vider le camp. Nous craignons un massacre et une variété infinie de tragédies humaines pour les 3500 personnes qui y vivent. »
« La Norvège est un pays qui a une voix forte dans le monde. Je madresse à vous Norvégiens pour aborder aussi fort que possible cette question dans toutes les instances internationales. Il ne faut pas se détourner de ce qui se passe », dit-elle.
Menace
Maintes fois, elle parle du régime des mollahs à Téhéran et de la menace qu’il fait peser à ses yeux sur la paix dans le monde.
« Ce qui se passe, c’est qu’un régime intégriste fanatique islamiste est en train de se doter darmes nucléaires. L’Occident s’est révélé être naïf et recherche la complaisance. Sous le couvert des négociations, les mollahs ont seulement poursuivi le processus visant à produire des armes nucléaires. Les mollahs ont des raisons de sourire. La tactique a été un succès jusqu’ici », dit-elle.
Mais le soulèvement en Iran cet été et cet automne est sur le point de renverser le jeu, estime Maryam Radjavi : «La peur de la répression des mollahs a disparu. Le compte à rebours a commencé. Je ne pense pas que le régime ait plus d’un an à vivre », dit-elle.
3 décembre 2009