Associated Press: Par Brian Murphy – Les membres d’un groupe d’opposition iranien dans un camp au nord de l’Irak où ils sont sous surveillance depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, ont affirmé vendredi que les autorités irakiennes limitaient leur accès aux soins de santé à l’extérieur.
Ces accusations sont les dernières plaintes sur les conditions de vie au camp dAchraf, que les forces de sécurité irakiennes ont attaqué en juillet dans une mêlée qui aurait fait 11 morts et des dizaines de blessés.
Les responsables irakiens n’ont pas répondu aux demandes répétées de commentaires sur les accusations portées par le groupe iranien, les Moudjahidine du peuple d’Iran, qui a utilisé l’Irak comme base pendant des années sous Saddam Hussein. Mais un député irakien, Ahmed Al-Alwan, a dit qu’il semble que les autorités «renforçaient les contrôles » sur le camp.
Achraf reste un dilemme pour les autorités à Bagdad et Washington. Près de 3500 exilés iraniens seraient s’exposer à une arrestation quasi certaines sils retournaient dans leur patrie, mais le gouvernement irakien dirigé par des chiites ne veut pas continuer à les accueillir, aux risques daigrir ses importantes relations avec le pouvoir chiite en Iran.
Achraf a été gardé par les forces américaines avant dêtre transféré au contrôle irakien en janvier dernier. Depuis, les membres de la faction iranienne ont fait des allégations sur toute une série présumée dabus et de moyens de pression des autorités irakiennes.
Un médecin dans le camp, Jawad Ahmadi, a déclaré à l’Associated Press que les forces irakiennes sont en train de couper les approvisionnements en médicaments et l’accès aux médecins spécialistes extérieurs. Ahmadi a déclaré qu’il y a un total de 10 médecins dans le camp, mais quils manquent dapprovisionnement et d’expertise pour soigner des patients traités pour des problèmes comme le cancer de la vessie et de la chirurgie reconstructrice pour un bassin brisé.
«Ces gens souffrent », dit-il. « Nous ne pouvons guère faire plus pour eux avec ce que nous avons. »
Les résidents d’Achraf sont très réticents à quitter le camp parce qu’ils ont peur d’être arrêtés et éventuellement menacés de déportation. En octobre, l’Irak a ramené 36 exilés iraniens à Achraf qui étaient détenus depuis lattaque de juillet. À l’époque, le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh, avait dit que ces hommes restaient sous le coup dun arrêté d’expulsion et que les autorités étaient «à la recherche d’un pays disposé à les accepter ».
Les autorités irakiennes ont dit que les exilés ne seraient pas renvoyés de force en Iran, où la direction islamique considère les Moudjahidine du peuple, ou OMPI, comme un ennemi de l’État.
Les États-Unis ont listé l’OMPI comme une organisation terroriste, même si elle a fourni aux Américains des renseignements sur l’Iran. L’Union européenne la radiée de sa liste des organisations terroristes cette année.
En Espagne, un juge a demandé cette semaine à l’Irak s’il enquêtait sur les violences de juillet dans le camp – une première étape vers une enquête éventuelle du juge lui-même.
Le juge Fernando Andreu agit en vertu de la doctrine de la justice universelle de l’Espagne, qui permet de poursuivre en justice de graves crimes qui auraient été commis dans d’autres pays, sous certaines conditions. Lune dentre elles, cest que le pays où un crime aurait eu lieu ne mène pas – ou nait pas déjà mené sa propre enquête.
Bagdad, 4 décembre
Traduit de l’anglais