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Séparer la Syrie de l’Iran

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Ainsi énoncée, la nouvelle diplomatie de l’Élysée ne peut soulever d’objection, même si les incertitudes habituelles quant à ce qui se passe vraiment à Damas incitent à la prudence.

Entouré des chefs des principaux partis français, Nicolas Sarkozy a montré à Beyrouth que Paris ne ménageait pas son appui au nouveau Liban, celui qui s’est dégagé de l’accord de Doha du 21 mai. Même si le Hezbollah a obtenu que soit entériné, ce jour-là, le rapport de forces issu de la dernière crise, l’élection de Michel Sleimane à la présidence de la République et le maintien de Fouad Siniora à la tête du gouvernement marquent un renforcement de l’autorité de l’État libanais. Compte tenu de la difficulté d’une telle ambition, les deux hommes méritent un soutien sans réserve.

Reste à renouer avec la Syrie qui a eu le mérite de ne pas s’opposer à ce nouvel arrangement. Le 30 décembre, Nicolas Sarkozy avait rompu tout contact tant que Damas ne lèverait pas son obstruction à l’élection présidentielle au Liban. Cette condition étant remplie, rien ne s’oppose à la reprise du dialogue.

Celui-ci est d’autant plus nécessaire qu’au-delà de son attitude récente au Liban la Syrie donne des signes d’une évolution encourageante.

D’abord, le pays négocie depuis plusieurs mois déjà avec Israël par l’intermédiaire de la Turquie. Il montre ainsi qu’il n’est pas voué à rester pour toujours dans l’«axe du Mal».

Ensuite, à Damas, la mise à l’écart du chef des services secrets, Assef Chawkat, le très puissant beau-frère du président Bachar el-Assad, signale que le régime n’est pas aussi monolithique qu’on peut le croire et qu’il s’oriente peut-être vers une plus grande ouverture.

Extraire la Syrie de la sphère iranienne ne sera pas aisé, tant les relations sont devenues étroites entre Damas et Téhéran. C’est néanmoins l’objectif fondamental, qui explique qu’Israël ait jugé utile d’entamer des discussions préliminaires. Sans l’aide de Damas, comment neutraliser le Hezbollah au Liban-Sud ou même le Hamas en Palestine ?

La Syrie a de bonnes raisons de se montrer sous un nouveau jour : le choix du radicalisme et le tête-à-tête avec l’Iran n’ont pas, pour elle, que des avantages. Tel est le principal enseignement du dénouement de la crise libanaise : la Syrie ne peut, sans péril, jouer indéfiniment la politique du pire. Elle doit se préserver du conflit entre sunnites et chiites qui, s’il gagne le Liban, risque de se propager jusqu’à elle et de menacer les fondations mêmes du régime alaouite de Bachar el-Assad.

Sans se faire trop d’illusions, il y a donc matière à dialoguer. Maintenir la Syrie dans l’ostracisme ne peut encourager les tendances positives. Ce n’est qu’en parlant aux uns et aux autres que l’on pourra favoriser l’émergence d’un débat au sein du régime et, éventuellement, le faire évoluer.

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