Iran Focus: Alors que 20 personnes viennent d’être exécutées aujourd’hui en Iran, que deux journalistes kurdes iraniens, Abdolvahed Hiva Botimar et Adnan Hassanpour, viennent d’être condamnés respectivement à 11 et 10 ans de prison et que le journaliste irano-canadien Maziar Bahari, travaillant pour l’hebdomadaire américain Newsweek, ainsi qu’un employé local de l’ambassade de Grande-Bretagne ont été accusés d’"action contre la sécurité nationale", la dirigeante de l’opposition organisée, Maryam Radjavi, a appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes contre le régime cléricale.
Dans des lettres adressées au Secrétaire général des Nations unies, au Conseil de sécurité, au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Radjavi, dirigeante de la Résistance iranienne a prévenu que « les personnes arrêtées pendant le soulèvement populaire en Iran sont confrontées à la torture, aux exécutions et sont forcées de faire des aveux télévisés . » Elle a appelé au renvoi du « bilan criminel » du régime devant le Conseil de sécurité et à des mesures contraignantes pour « empêcher la torture et l’exécution des prisonniers politiques ». Elle a réaffirmé la nécessité d’envoyer une mission internationale en Iran pour enquêter sur les crimes du régime iranien.
Evoquant les propos dAhmad Jannati, le chef du Conseil des gardiens, dans son sermon du vendredi, disant que dans les jours à venir d’autres confessions de détenus seraient diffusées, Mme Radjavi a déclaré que « le régime torture physiquement et psychologiquement les personnes arrêtées pour les forcer à comparaître à la télévision d’État et à corroborer ses allégations ridicules comme quoi le soulèvement du peuple est alimenté et guidé de l’étranger. »
« Une fois de plus, elle a dit, que dès le début du soulèvement, des gardiens de la révolution, des miliciens du Bassidj, des agents des forces de sécurité de l’État, du ministère du Renseignement et dautres en civil ont attaqué la population avec des armes, du gaz lacrymogène et du gaz au poivre, faisant plus de 200 morts et des milliers de blessés et darrestations. Les détenus connaissent des conditions effroyables et sont soumis à des tortures brutales. Au moins un détenu, Kianouch Assa, un étudiant de la faculté des sciences et de lindustrie de l’Université de Téhéran, arrêté le 15 juin, est mort sous la torture. »
Elle a ajouté que par les rafles, la torture et les exécutions tout en brisant leur détermination et en propageant la peur, « les mollahs tentent en vain de sauver leur régime de la colère populaire. »
Ahmad Khatami, membre de l’Assemblée des Experts, a déclaré le 26 juin que les personnes arrêtées étaient en « guerre contre Dieu ». Il avait appelé le judiciaire à les exécuter. Mahmoud Hachemi Chahroudi, chef du judiciaire, a créé le 30 juin un groupe tripartite, composé du procureur général le mollah Ghorbanali Dorri-Najafabadi, du directeur de lOrganisation de linspection générale Mostafa Pour-Mohammadi, et du Premier vice-chef judiciaire Ebrahim Raissi, pour traiter les dossiers des prisonniers du soulèvement national. Pour-Mohammadi et Raissi ont tous deux été membres du «Comité de la mort», fondé par Khomeiny en 1988, qui en l’espace de quelques semaines, avait ordonné l’exécution de 30.000 prisonniers politiques.
Pour-Mohammadi, qui a été ministre de l’Intérieur de Mahmoud Ahmadinejad, était à l’époque du massacre un vice-ministre du Renseignement. Il a joué le premier rôle dans la mise en uvre de la fatwa de Khomeiny pour le massacre des prisonniers politiques.
Dorri-Najafabadi porte la responsabilité des meurtres en série d’opposants politiques à la fin des années 1990 quand il était ministre du Renseignement.