OpinionPresse internationaleL’Iran se durcit – Blair se froisse

L’Iran se durcit – Blair se froisse

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Daily Telegraph

Par Mark Steyn

La semaine dernière, ces colonnes étaient remplies de réflexions quotidiennes sur les défaites [sportives »> britanniques du royaume des perdants (…)

Cependant, il semble que cette obsession morbide sur les défaites nationales ait masqué la véritable grande défaite britannique – face à l’Iran, dans le water polo du Chatt al-Arab. Six hommes des Royal Marines et deux marins de la Royal Navy ont été interceptés dans les eaux irakiennes, escortés de force vers les eaux iraniennes, arrêtés, exhibés à la TV les yeux bandés, obligés de confesser des fautes et de réciter des excuses et finalement relâchés. Leurs trois embarcations sont toujours aux mains des Iraniens.

Les mollahs : 8 – Le gouvernement de sa majesté : 0

La chose curieuse c’est que le lion n’a pas rugi. Tony Blair a des idées sur tout et il aime en général les exposer en longueur – si vous venez juste d’arriver de la planète Zongo et que vous atterrissiez dans une conférence de presse commune Blair/Bush sur l’Irak ou l’Afghanistan ou sur le reste du monde, on vous pardonnera de repartir avec l’impression que le Premier ministre fait 90% du gros du travail et que le président est juste là pour un soutien d’urgence. Cependant, sur un acte de guerre et/ou de piraterie commis directement sur les forces britanniques, Monsieur Le Bavard reste muet.

De même, Jack Straw, le ministre des affaires étrangères se rend à Téhéran comme d’autres grands du parti travailliste se rendent en Toscane. Il a un agenda plein de noms d’imams de premier plan. Une fois en république islamique, il fait cette parenthèse « que la paix et la bénédiction soient sur son nom » à chaque fois qu’il mentionne le prophète Mohammad, juste pour montrer qu’il est bien avec l’islam, pas comme certains cow-boys arrogants qu’on pourrait mentionner. (…) « Nous avons des relations diplomatique avec l’Iran, nous travaillons dur sur ces relations et parfois les relations sont compliquées », jacasse-t-il, « mais il ne fait aucun doute que notre politique d’engagement avec le gouvernement iranien… soit la meilleure approche. »
Plus étrange encore, a été l’acquiescement de la presse. Si des photos avaient été déterrées sur quelques gardes trop zélés de Guantanamo faisant à nos jeunes jihadistes hardis des Midlands ce que le gouvernement iranien a fait à la TV à ces Royal Marines, les deux tiers de Fleet Street (y compris beaucoup de mes collègues du Spectator et du Telegraph) écumeraient sans fin.
A la place, ils semblent avoir accepté le fait britannique qu’il n’y a eu aucune brèche dans la convention de Genève parce que les Marines et les marins étaient des prisonniers de guerre officiels, juste des victimes kidnappées indépendantes que vous pouvez avoir quand ça vous chante.
Pourquoi est-ce que Bush n’y avait pas pensé ?
Le seul discours de fermeté est venu d’un responsable anonyme, expliquant à des correspondants les mises en garde de l’ambassadeur iranien au Foreign Office pour une semonce diplomatique : « Il s’agissait plutôt d’une conversation à sens unique » a assuré le préposé du ministère des affaires étrangères à ces messieurs de la presse.
Pensez-vous que ce soit vrai ? Où pensez-vous que ce soit plus ce que ça semblait être, en fait, une conversation dans les deux sens avec un tas de câlins et de prières de la part des Anglais et de rappels que Londres et Téhéran sont supposés être amis ?

La position de Washington est claire : L’Iran est un membre de l’axe du Mal (…) Mais Londres a opté pour « l’engagement » sur la base habituelle voulant que si vous prétendez que ces gars sont respectables, ils doivent plutôt se comporter de manière respectable. En retour, des Britanniques ont été enlevés et emmenés dans une beuverie classique d’un Etat voyou. Et la version diffusée dans le monde musulman, c’est que Téhéran a écrasé les infidèles et s’en est bien sorti.

C’est ce qui compte : s’en sortir. Pensez-vous que M. Straw, se tracassant pour les « complications » dans les relations anglo-iraniennes, fera payer aux mollahs un prix pour ce qu’ils ont fait ? Et si ce n’est pas le cas, quelle leçon pensez-vous que la République islamique tirera de ce test astucieux de la volonté occidentale – ou du moins, européenne ? Dès à présent, les Britanniques, les Français et les Allemands font tout un plat pour s’être montrés fermes sur les ambitions nucléaires de l’Iran. Est-ce que cette « fermeté » ressemble à un « Vas-y l’imam, rien ne saurait me faire plus plaisir » ? Ou bien cette « fermeté » serait plutôt du style de ce responsable, « une conversation à sens unique » ? Juste un peu de fanfaronnade diplomatique. Si vous étiez les mollahs, vous pourriez bien en conclure que les Européen ne pensaient pas ce qu’ils disaient, qu’ils ont décidé qu’ils pourraient vivre avec un Iran nucléaire, et vous pourriez foncer droit devant.

Un des problèmes avec la République islamique c’est que les gars avec lesquels vous traitez sont des marionnettes. Jack Straw est le véritable ministre britannique des affaires étrangères. Son homologue iranien est un homme jouant le rôle de ministre des affaires étrangères pour la vitrine internationale. Les grandes décisions sont prises ailleurs. Il y a quelques années, il y a eu un discours animé d’Hachemi Rafsandjani, l’ancien président et actuel chef du Conseil de discernement des intérêts de l’Etat, qui ressemble à un comité des ministres des affaires étrangères de l’UE, mais qui est en réalité la plus importante des instances religieuses de l’Iran. Rafsandjani pensait avec impatience au grand jour où son camp aurait La bombe et règlerait le problème sioniste pour toujours, « puisqu’une seule bombe atomique a le pouvoir de détruire complètement Israël, alors qu’une frappe d’Israël en représailles ne peut causer que des dégâts partiels au monde islamique. »

J’aurais tendance à les prendre au mot. Sans tenir compte de M. Straw et de ses « complications », ces types ont un franc-parler admirable. Mais supposons que Rafsandjani soit plus malin, et qu’il comprenne que peut-être il n’aura pas besoin d’utiliser sa bombe – que le simple fait de l’avoir permettra à son pays de faire ce qu’il veut dans la région et au-delà ? Est-ce que les événements de ces derniers jours ne l’ont pas confirmé ? Et si c’est ce qu’il peut obtenir maintenant, qu’est-ce qu’il pourra obtenir quand l’Iran sera la première théocratie nucléaire ?

Nous, les bellicistes à la Bush, adorons M. Blair : il est souvent un meilleur vendeur de la politique américaine que le président. Mais dans l’incident du Chatt el Arab , pour une fois qu’il devait se débrouiller tout seul, il n’a pas été capable de renvoyer une seule balle. L’Iran a été encouragé, et c’est une mauvaise nouvelle pour tout le monde.

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