IranDroits de l'hommeIndignation publique après l'exécution d'un prisonnier innocent en Iran

Indignation publique après l’exécution d’un prisonnier innocent en Iran

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Bien qu’il ait été acquitté, Abbas-Gholi Salehi, 42 ans, a été exécuté mercredi dernier par le régime iranien à la prison de Dastgerd à Ispahan après avoir passé 20 ans en prison.

La famille de Salehi a été informée de son exécution imminente à la suite d’une décision mardi et le soir un grand groupe de personnes s’est réuni devant la prison pour demander la révocation de la peine.

Sa famille a été avertie par les autorités du régime qu’il fallait garder le silence et elles ont menacé de porter de fausses accusations contre le frère de Salehi qui est actuellement emprisonné.

Afin de créer un climat de peur parmi la population, le régime iranien est connu pour exécuter au hasard des prisonniers ordinaires. De nombreux témoignages ont souligné que les autorités du régime torturent souvent les prisonniers et les obligent à avouer des crimes qu’ils n’ont pas commis.

Les slogans de vengeance des Iraniens
Or, contrairement aux objectifs du régime, l’exécution de Salehi n’a pas suscité la peur, mais l’indignation générale. Jeudi, un grand groupe de personnes à Yazdanshahr, dans la province d’Ispahan, s’est réuni pour commémorer Salehi en scandant des slogans de vengeance.

Indignation publique après l'exécution d'un prisonnier innocent en Iran
Indignation publique après l’exécution d’un prisonnier innocent en Iran

Craignant le débordement de la situation, le régime a arrêté le frère d’Abbas-Gholi Salehi quelques heures après son exécution. Et son père a été prié de disperser les gens devant la prison et quoi qu’il arrive ils seront coupables.

Les responsables du régime ont forcé sa famille à tenir les funérailles le même jour. Cependant, en raison de la résistance de la famille et des habitants d’Abbasgholi Salehi, la cérémonie a eu lieu jeudi avec la participation d’un grand nombre de citoyens d’Yazdanshahr.

Les propos d’un habitant de Yazdanshahr

Un habitant de Yazdanshahr a déclaré : « La cérémonie s’est déroulée lors d’une marche et d’une cérémonie de deuil. Malgré les menaces du régime, les gens sont venus en grand nombre, ce qui a montré une le mécontentement populaire à l’encontre du régime. »

Avec les crises sociales et économiques auxquelles sont actuellement confrontés les citoyens iraniens, il n’est pas étonnant qu’ils deviennent de plus en plus agités. La menace imminente d’un autre soulèvement à l’échelle nationale inquiète le régime.

Les autorités ont essayé un certain nombre de tactiques pour tenter de réprimer l’indignation et de garder la population sous contrôle, allant des coups et humiliations des jeunes dans les rues aux exécutions de prisonniers politiques et ordinaires.

L’empressement du régime à réprimer tout soulèvement potentiel n’est pas surprenant, compte tenu des membres du cabinet du nouveau président du régime, Ebrahim Raïssi, qui est responsable de crimes contre l’humanité.

Le chef suprême du régime, Ali Khamenei, a participé à la nomination de ministres aux antécédents criminels à des postes de pouvoir. C’est pour lui permettre de maintenir une emprise ferme sur la société et réprimer les troubles publics.

Le président du Majlis (parlement), Mohammad Bagher Ghalibaf, était auparavant un commandant des Gardiens de la révolution (CGRI) qui a été fortement impliqué dans la répression des manifestants ces dernières années.

Un autre responsable, le chef de la magistrature, Gholam-Hossein Mohseni Ejei, est actuellement sur liste noire internationale pour ses violations des droits humains envers les manifestants et les dissidents politiques.

L’exécution de Salehi est une manifestation du désespoir du régime qui cherche à contrôler une population de 80 millions de personnes par la peur.

L’exécution de Salehi après 20 ans d’emprisonnement montre la cruauté du régime des mollahs qui ne peut pas continuer son règne même un jour sans torture et exécution.

Il semble cependant que la méthode du régime pour réprimer l’indignation de la société soit de moins en moins efficace compte tenu des rassemblements qui ont eu lieu avant et après l’exécution de Salehi, avec des manifestants qui ont tenu bon et ont dénoncé les méfaits des mollahs.

Pas plus tard que la semaine dernière, un groupe important de personnes à Ilam a organisé une manifestation devant la prison de Fashafuyeh à Téhéran pour protester contre le meurtre de jeunes dans la prison sous la torture.

Le peuple iranien, qui n’a rien à perdre que ses misères sous le règne des mollahs, n’a plus peur du régime et de ma brutalité des forces de sécurité. Et chaque exécution ajoute à sa colère et à son désir de renverser ce régime inique.

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