Les Echos – Les importations et exportations illégales représentent quelque 19 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) par an en Iran, selon une estimation du chef du bureau de lutte contre la contrebande Saïd Mortazavi, cité jeudi par le quotidien Doniaye-Eghtessad.
« Quelque 16 milliards de dollars de produits ont été importés en Iran par contrebande alors que 3 milliards de dollars de produits ont été exportés illégalement durant la dernière année iranienne » (mars 2009/mars 2010), selon M. Mortazavi, ancien procureur de Téhéran qui a été nommé à ce poste récemment.
Les importations en contrebande représentent le tiers des importations légales de l’Iran qui se sont élevées à 50 milliards de dollars (40,9 milliards d’euros) durant la même période, selon un autre responsable du même bureau, M. Samad Marashi, cité par l’agence Mehr.
M. Mortazavi n’a pas donné de détails sur les produits importés ou exportés par contrebande.
« Seulement 3% des produits de contrebande sont identifiés et saisis par la police », a-t-il indiqué. Il a ajouté que « le grand volume de la contrebande est dû au fait qu’elle est menée par de puissantes bandes organisées qu’il faut identifier ».
Cette contrebande se fait notamment avec les Emirats arabes unis, premier partenaire commercial de l’Iran, d’où une centaine de bateaux rapides feraient quotidiennement la navette avec les côtes iraniennes à travers le Golfe, selon une estimation faite en 2009 par un responsable de la chambre de commerce iranienne, M. Hamid Hosseini.
Mais les frontières terrestres sont également concernées, notamment celles avec l’Irak progressivement rouvertes après la chute de la dictature de Saddam Hussein en 2003.
Selon M. Hosseini, la contrebande serait en hausse régulière, et « son volume est si important que le bureau de lutte contre la contrebande ne peut pas à lui seul y mettre fin ».
De nombreux experts mettent régulièrement en garde le gouvernement contre les dangers, pour l’économie locale, de l’entrée massive de produits étrangers en contrebande.
Le commerce illégal alimente l’économie souterraine, pèse sur le PNB et les investissements, menace l’emploi et influe de façon incontrôlable sur les habitudes de consommation, a souligné M. Marashi toujours selon Mehr.