AMMAN, 4 octobre (Reuters) – Les rebelles ont dit mardi avoir repoussé un assaut des forces gouvernementales syriennes au sud d’Alep tandis que les avions russes et syriens continuent à bombarder les quartiers insurgés de la grande ville du nord de la Syrie.
Un combattant du groupe Faïlak al Cham a déclaré qu’après plusieurs heures de combats en bordure du quartier de Cheikh Saïd, les forces du régime syrien ont perdu « 10 combattants et plusieurs véhicules ».
De leur côté les médias officiels syriens indiquent que l’armée syrienne, appuyée par l’aviation russe et des milices chiites soutenues par l’Iran, poursuit son offensive visant à reprendre le contrôle de l’ensemble d’Alep.
Ils ajoutent que cinq personnes ont été tuées mardi par des tirs de mortier visant les quartiers de la ville contrôlés par le gouvernement.
Du côté rebelle de la ville, les bombardements aériens russes et syriens ont particulièrement visé ces dernières semaines les infrastructures civiles, comme les hôpitaux et le système de distribution d’eau, poussant le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’Onu, Zeid Ra’ad al Hussein, à appeler mardi à une réforme du fonctionnement des Nations unies, dont une limitation de l’usage du veto par les membres permanents du Conseil de sécurité.
D’après un commandant du groupe rebelle Nour al Dine al Zinki, les forces pro-gouvernementales attaquent sur plusieurs fronts pour étirer les lignes de défense des insurgés tout en larguant des bombes mais aussi des dépliants appelant les rebelles à se rendre.
COMBATS DE RUE À VENIR
Au nord de la ville, l’armée syrienne a pris le contrôle des ruines de l’hôpital Kindi, près du camp d’Hadarat dont elle s’était emparée quelques jours plus tôt.
« Ils ont aplati le terrain (sous les bombes) et nos hommes n’ont pas eu d’autre choix que se replier », a dit le commandant rebelle.
Selon lui, les combattants kurdes de la milice YPG qui contrôlent le quartier de Cheikh Maksoud, dans le nord-ouest d’Alep, et sont alliés au régime de Damas, ont mis à profit l’offensive gouvernementale pour progresser en direction de la zone industrielle voisine et des positions des rebelles.
Les insurgés disent s’attendre à ce que la progression des forces pro-gouvernementales ralentisse dès qu’elles atteindront les zones densément construites.
« La bataille dans les quartiers urbains va être difficile car ces secteurs sont mieux défendus avec de nombreux endroits où se cacher », dit le combattant du groupe Faïlak al Cham.
Plusieurs quartiers ont été bombardés mardi par des avions volant à haute altitude, ce qui est la caractéristique des appareils russes, ont dit d’autres rebelles en évoquant un nombre indéterminé de victimes.
Des bombes incendiaires, dont l’usage est interdit par les conventions internationales, ont par ailleurs été larguées sur les villes de Darat Izza et Al Zirba, dans la campagne d’Alep.
Sur le plan diplomatique, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que Moscou continuerait à chercher une solution au conflit syrien malgré la décision des Etats-Unis de suspendre les discussions.
La porte-parole de l’émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a dit de son côté que le diplomate suédois poursuivait ses « consultations intensives ».