Par François Colcombet*
La semaine de l’Allier, jeudi 16 août 2018 – En 1990, un Iranien frère de Massoud Radjavi, leader de l’opposition démocratique au régime des mollahs, était assassiné à Genève. Les assassins, les employés de l’ambassade d’Iran, furent arrêtés en France. Mais pas question de les extrader vers la Suisse. Le gouvernement de l’époque – 1993 – les renvois en Iran. Que n’aurait-on pas fait en ces temps, pour complaire aux mollahs, pour exploiter leur pétrole, leur vendre nos voitures ?
Mais l’histoire semble parfois se répéter : fin juin 2018, un commando de tueurs partis de Bruxelles dans une voiture chargée d’explosif est arrêté. Il allait commettre un attentat en France, à Villepinte ou cette même opposition démocratique iranienne tenait son grand meeting annuel. Un complice des tueurs sera interpellé en France. Un autre en Allemagne. Or ce dernier est un employé de l’ambassade d’Iran en Autriche qui – excusez du peu ! – Semble être à l’origine et à la manœuvre du projet d’attentat. Un attentat qui, s’il avait abouti, aurait pu causer des milliers de morts.
Pour l’heure les juges belge, français et allemand ont scrupuleusement respecté le droit. Le fonctionnaire iranien a été inculpé en Allemagne de tentative d’assassinat et de projet d’acte terroriste. Vous avez bien lu : un fonctionnaire d’ambassade c’est quelqu’un qui engage certainement son pays.
Évidemment l’Iran exige sa libération. Évidemment certains politiques européens pensent que la justice devrait se montrer plus compréhensive. Sauver l’accord sur le nucléaire, faire des affaires avec l’Iran, cela ne vaut-il pas un petit assouplissement, sinon une entorse à la justice ?
Intéressante affaire à suivre !
*François Colcombet, magistrat et homme politique français