Iran Focus, Londres, 12 novembre Jeudi, un juge fédéral argentin a délivré un mandat darrêt contre huit hauts dirigeants iraniens impliqués dans lattentat à la bombe meurtrier contre le centre de la communauté juive à Buenos Aires en 1994. Lancien chef de la célèbre police secrète iranienne fait partie des personnes recherchées.
Le mandat a été délivré par Interpol et concerne larrestation de Hojjatoleslam Ali Fallahian, qui a dirigé pendant plusieurs années le ministère du Renseignement et de la Sécurité en Iran (MOIS). Le juge Rodolfo Canicoba Corral a également ordonné la détention de lancien président iranien, layatollah Ali Akbar Hashemi Rafsandjani, lancien ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Velayati, et lancien commandant des Gardiens de la Révolution.
Ces hauts responsables sont accusés de « crimes contre lhumanité » pour avoir orchestré lattentat contre lArgentine Jewish Mutual Association, qui a fait 85 morts et blessé plus de 200 personnes.
Ce nest pas la première fois que lancien chef du renseignement figure sur la liste des individus recherchés par Interpol.
Fallahian, qui est actuellement conseiller du guide suprême de lIran, Ali Khamenei, pour les affaires de sécurité et membre de lAssemblée des experts, aurait participé à lélaboration dautres grands attentats terroristes et meurtres de dissidents iraniens en Europe et au Moyen Orient.
En 1997, une cour de Berlin a démontré la responsabilité de Fallahian, Khamenei, Rafsandjani et le ministre des Affaires étrangères iranien dalors, Velayati, dans le meurtre de quatre dissidents kurdes en 1992 dans un restaurant nommé Mykonos.
La cour allemande a délivré peu après un mandat dInterpol pour larrestation de Fallahian.
Plus récemment, une cour dinvestigation suisse a publié un mandat darrêt international contre ce dernier pour son rôle dans lassassinat dun éminent dissident iranien.
Le mandat délivré en avril 2006 par le juge suisse appelait les agences dapplication de la loi à arrêter « Ali Fallahian, ancien ministre du Renseignement et de la Sécurité de la République islamique dIran et le transférer à la prison du canton de Vaud à Lausanne, en Suisse ». Fallahian était accusé davoir orchestré le meurtre du Pr Kazem Radjavi, éminent défenseur des droits humains et frère aîné du leader de lopposition iranienne, Massoud Radjavi.
Kazem Radjavi, alors représentant du Conseil national de la Résistance iranienne en Suisse (CNRI), a été abattu en pleine journée par plusieurs agents du MOIS le 24 avril 1990 alors quil rentrait chez lui en voiture à Coppet, village situé près de Genève.
La décision du juge suisse ajoutait quavant le meurtre de Kazem Radjavi, Fallahian avait également donné lordre pour lassassinat de Massoud Radjavi.
Les exilés iraniens accusent le MOIS dêtre toujours très présent en Europe et davoir accéléré les opérations de collecte de renseignements contre les dissidents iraniens depuis que le radical Mahmoud Ahmadinejad est au poste de président.
Le mandat récent du juge argentin contre Fallahian et Rafsandjani ne pouvait pas plus mal tomber pour ces deux individus qui sont en compétition pour les élections de lAssemblée des experts du 15 décembre.
La plupart des 495 personnalités religieuses qui se sont portées candidates aux élections ont depuis été bannies par le Conseil des gardiens ultraconservateur.
LAssemblée des experts forte de 86 membres est un organisme exclusivement clérical ayant pour mission de sélectionner le guide suprême de la Révolution islamique.
Les membres de lassemblée sont élus par le peuple pour un mandat de huit ans. Les dernières élections ont eu lieu en 1998. Cette année, le vote aura lieu en même temps que les élections municipales du pays.