Iran Focus, Londres, 6 juillet Le Premier ministre irakien Ibrahim Al-Jafari a reporté sa visite officielle en Iran jusquà la semaine prochaine, selon des sources informées. Aucune raison na été donnée à cette décision inattendue.
Lagence de presse officielle iranienne a rapportée que Al-Jafari viendrait à Téhéran le 12 juillet, alors que lambassadeur Mohammad Majid-Abbas avait dit plus tôt que le Premier ministre irakien était attendu cette semaine à Téhéran.
Les autorités iraniennes considèrent cette visite comme une étape importante dans les relations entre les deux pays voisins. Téhéran attend dix ministres irakiens avant larrivée de Al Jafari pour discuter des relations bilatérales sur plusieurs questions.
Des liens de plus en plus étroits entre le régime théocratique iranien et le gouvernement à domination chiite de lIrak ont suscité de linquiétude dans les autres capitales de la région, les gouvernements arabes craignant de voir la mainmise des dirigeants chiites radicaux de Téhéran sur la politique irakienne.
« Les dirigeants sunnites de la région sont très préoccupés par ce quils considèrent comme la montée de linfluence iranienne en Irak », affirme Mohammad Charifzadeh, un consultant en affaires basé à Dubaï dans une interview téléphonique. « Ils voient dans les chefs actuels de lIrak le cheval de Troie de lIran. Ils pressent Washington de faire freiner linfluence des ayatollahs en Irak. »
La lourde insistance que met Téhéran à développer son commerce avec lIrak est également lobjet dun grand scepticisme des voisins arabes de lIrak et de la Turquie.
« Les efforts de lIran pour étendre son influence en Irak sont bien plus sophistiqués que les activités despionnage et militaires des gardiens de la révolution ou du ministère des renseignements », estime Ali Al-Sayegh du Gulf Intelligence Monitor basé à Londres. « Cela fait des mois que lIran se concentre à forger des liens économiques avec lIrak un véhicule pour augmenter son influence là-bas. Le commerce iranien a avancé sur le marché irakien de manière agressive ces derniers mois. »
« La logique est simple et aussi vieille que lhistoire de cette partie du monde », dit Al-Sayegh. « Celui qui contrôle le Souk contrôle le pays. »