Reuters, Londres, 16 octobre Les Etats-Unis et leur allié principal, la Grande-Bretagne, ont mis en garde lIran contre son implication possible dans des attentats à la bombe commis par les insurgés en Irak, ont déclaré dimanche de hauts responsables.
LIran dément les accusations dingérence en Irak et dit que ces accusations relève de la guerre psychologique liée aux efforts de Washington et Londres pour envoyer Téhéran au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur des sanctions possibles par rapport à son programme nucléaire.
Le Premier ministre britannique, Tony Blair, a dit ce mois-ci quil existait des preuves que lIran ou ses alliés du Hezbollah libanais étaient la source des technologies sophistiquées utilisées dans des attentats à la bombe au bord des routes, connu aussi sous le nom dInstruments explosifs improvisés, qui ont visé les soldats britanniques dans le sud de lIrak.
La Secrétaire dEtat américaine, Condoleezza Rice, a déclaré dimanche que Washington avait donné un avertissement à Téhéran à ce sujet.
« Nous avons essayé denvoyer un message à propos des Instruments explosifs improvisés, dans le sud de lIrak, » a déclaré Rice aux journalistes lors dune visite à Londres pour des discussions avec Blair.
« Nous avons des canaux diplomatiques qui nous permette de le faire. Mais nous les utilisons avec sévérité et spécifiquement pour délivrer certains messages ».
Les Etats-Unis nont pas de liens diplomatiques formels avec lIran mais discutent parfois avec le gouvernement iranien par le biais de diplomates suisses ou de lambassadeur iranien aux Nations Unies à New York.
LIran affirme que la Grande-Bretagne na présenté aucune preuve ne limpliquant lui ou le Hezbollah aux activités des insurgés en Irak, argument contesté par le secrétaire aux Affaires étrangères, Jack Straw.
« Ce que nous avons présenté aux Iraniens sont des preuves qui, à notre avis, lient clairement les Instruments explosifs improvisés qui ont été utilisés contre les forces britanniques et dautres troupes dans le sud de lIrak au Hezbollah et à lIran », a-t-il déclaré à la radio BBC.
« Nous nous tournons vers les Iraniens pour quils se désistent de tout ce dans quoi ils se sont impliqués dans le passé et pour quils utilisent leur influence considérable sur le Hezbollah pour sassurer que cette pratique récurrente sarrête en Irak.
Le Hezbollah a aussi démenti tous liens avec des attentats à la bombe en Irak.
TENSIONS NUCLEAIRES
Blair a déclaré que les attentats à la bombe en Irak sont peut être une tentative de lIran dintimider la Grande Bretagne sur sa position ferme dans les négociations visant à limiter lutilisation de la technologie nucléaire à Téhéran.
Les tensions entre Téhéran et Londres ont été exacerbées par les explosions mortelles dans le sud-ouest de lIran samedi. Quelques médias ont accusé la Grande Bretagne den être responsable.
Deux bombes artisanales placées dans des poubelles ont explosé à trois minutes dintervalles chacune et faisant quatre mort et plus de 80 blessés dans la ville pétrolière dAhwaz.
Lambassade britannique à Téhéran a publié une déclaration condamnant les explosions, les dernières dune série dattentats cette année dans la province du Khouzistan, cur de lindustrie pétrolière de lIran.
« Il y a eu quelques spéculations dans le passé sur limplication supposée des Britanniques au Khouzistan », a mentionné la déclaration.
« Nous rejetons ces allégations. Tous liens entre la Grande-Bretagne et ces horribles attentats terroristes nont strictement aucun fondement. »
Interrogé sur limplication des Britanniques dans ces explosions, le ministère des Affaires étrangères iranien a déclaré quune enquête était ouverte.
« Contrairement aux Britanniques, nous nallons pas faire connaître notre point de vue sans les enquêtes nécessaires », a dit le porte-parole Hamid Reza Asefi lors dune conférence de presse hebdomadaire.
Assefi a ajouté que lIran voulait retourner à la table des négociations avec lUnion Européenne sur son programme nucléaire, mais naccepterait pas la demande majeure de lUnion souhaitant quil arrête toutes les activités de ravitaillement en carburant nucléaire avant que les discussions ne reprennent.
« Le Conseil de Sécurité ne peut pas être utilisé comme une épée de Damoclès contre lIran, » a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas être menacés dêtre déférés au Conseil de Sécurité ».