AFP : 8 décembre – Le roi de Jordanie Abdallah II et le président irakien Ghazi Al-Yaouar ont tous deux accusé l’Iran de s’ingérer dans les affaires irakiennes pour influencer l’issue des élections prévues fin janvier, dans des interviews séparés publiés mercredi par le Washington Post.
« L’Iran a tout intérêt à voir s’instaurer une république islamique en Irak (…) et en conséquence l’engagement des Iraniens vise à obtenir un gouvernement qui soit très pro-iranien », a expliqué le roi de Jordanie.
Selon lui, les autorités iraniennes financent de nombreuses activités caritatives en Irak pour améliorer l’image de leur pays et ont encouragé plus d’un million d’Iraniens à traverser la frontière irakienne dans l’objectif de les faire voter aux élections générales prévues le 30 janvier.
« Je suis sûr qu’il y a beaucoup de monde, beaucoup d’Iraniens là bas qui seront utilisés lors du vote pour influencer le résultat » des élections, a déclaré le monarque.
Il a aussi mis en garde contre l’avènement en Irak d’un gouvernement pro-iranien qui favoriserait la création d’un « croissant » régional sous influence chiite regroupant l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Liban. L’équilibre traditionnel entre chiites et sunnites en serait affecté, ce qui se traduirait « par de nouveaux problèmes qui ne seraient pas limités aux frontières de l’Irak ».
S’adressant également au Washington Post, le président irakien a émis des accusations du même ordre à l’encontre de l’Iran.
« La situation prouve, sans que le moindre doute ne soit permis, que l’Iran interfère de manière évidente dans nos affaires », a dit M. Al-Yaouar, en affirmant que Téhéran déversait « beaucoup d’argent » à l’approche du scrutin irakien et menait « beaucoup d’activités de renseignement (…) en particulier dans le sud-est de l’Irak ».
Le roi de Jordanie et le président irakien viennent d’effectuer une visite aux Etats-Unis, où ils ont rencontré en début de semaine le président George W. Bush.
Le roi de Jordanie et le président irakien accusent l’Iran d’ingérence en Irak
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