Reuters, 29 mars – Le consul d’Iran dans la ville irakienne de Bassorah accuse les forces britanniques d’avoir encerclé le consulat et tiré des coups de feu en l’air jeudi, dénonçant une provocation en période de crise entre Londres et Téhéran.
L’armée britannique a nié tout acte agressif en expliquant que les coups de feu provenaient d’un convoi britannique pris dans une embuscade dans la rue où se trouve le consulat.
« Ils sont venus à 10h00 et ont encerclé le consulat. Au bout de 20 minutes, ils se sont mis à tirer dans différentes directions. Ils essaient de nous provoquer en raison de la capture des militaires britanniques, mais cette attitude ne fera qu’aggraver les choses », a dit le consul Mohammed Ridha Nasir Bagdan.
Le commandant David Gell, porte-parole militaire britannique à Bassorah, a confirmé qu’un incident s’était produit non loin du consulat, mais a assuré qu’il s’agissait d’une « coïncidence géographique ».
« Un véhicule s’est approché de l’arrière d’un de nos convois. Des coups de feu ont été tirés. Personne n’est descendu et le véhicule a disparu », a dit Gell, ajoutant qu’une patrouille britannique se trouvait aussi dans la zone.
« Il n’y a absolument aucun lien avec ce secteur, sinon une coïncidence géographique. Il n’y a eu aucun encerclement et aucun coup de feu n’a été tiré en l’air. »
Un policier irakien en faction devant le consulat a déclaré à Reuters qu’aucun incident n’avait eu lieu près du bâtiment.
Selon un commerçant de la rue, des soldats du convoi britannique ont tiré en direction d’une habitation située à 200 mètres environ du consulat et d’où étaient partis des coups de feu. Un journaliste de Reuters a vu des impacts de balles sur cette maison.
Un Irakien qui se trouvait au consulat pour une demande de visa a déclaré: « Nous avons entendu des tirs intenses. Je crois que cela n’avait aucun rapport avec le consulat. Les forces britanniques sont souvent prises pour cible dans ce secteur. »
L’armée iranienne a capturé quinze marins et fusiliers-marins britanniques, la semaine dernière, dans le nord du Golfe en affirmant qu’ils évoluaient dans les eaux iraniennes. Londres a répliqué qu’ils effectuaient des contrôles de routine dans les eaux irakiennes du Chatt el Arab, estuaire dans lequel passe la frontière entre Iran et Irak.
Téhéran a menacé jeudi de reporter la libération d’une femme soldat faisant partie des quinze militaires capturés si Londres montait l’affaire en épingle.