Le Figaro , 30 mars – Après les aveux contraints de la femme militaire, un deuxième marin britannique reconnaît une «entrée illégale» dans les eaux iraniennes, dans une interview à la télévision nationale.
UN «SCANDALE POUR LONDRES»
LIran nen finit plus avec les provocations. Vendredi, la télévision iranienne en arabe al-Alam a diffusé de nouveaux «aveux» dun des quinze marins capturés il y a une semaine. «Nous sommes entrés dans les eaux iraniennes sans autorisation et avons été arrêtés par les garde-frontières iraniens et j’aimerais présenter des excuses pour cela au peuple iranien», a dit le jeune homme. «Depuis notre arrestation, tout va bien et je suis tout à fait satisfait des conditions», a-t-il ajouté.
Faye Turney, seule femme captive et un troisième marin figurent aussi sur ces images. Londres a aussitôt réagi, estimant que cette nouvelle diffusion était «scandaleuse» et relevait de la «propagande».
A la mi-journée, la jeune femme a repris la parole, avec la diffusion dune troisième lettre, dans laquelle elle affirme avoir été «sacrifiée aux politiques de Blair et de Bush». Dans deux précédents courriers adressés à sa famille, elle avait reconnu être entrée illégalement dans les eaux iraniennes et questionné la présence britannique en Irak.
PROFONDE PREOCCUPATION DE LONU
Au cours dun entretien avec le premier ministre turque, Recep Tayyip Erdogan, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a de nouveau réclamé des excuses préalables de la part de la Grande-Bretagne.
Sur le plan diplomatique, Londres tente plus que jamais de resserrer létau autour de la République islamique. Le premier ministre Tony Blair a prôné la patience et la détermination. Sa ministre des Affaires étrangères, Margaret Beckett, a également souhaité que la crise se résolve «pacifiquement» et que ses collègues européens lui apportent leur soutien. Les 27 ministres des Affaires étrangères ont dailleurs indiqué quils allaient envoyer un «message de solidarité avec les Britanniques». Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a déjà exprimé sa «profonde préoccupation», demandé un «accès consulaire» à ces militaires, et soutenu les appels à la libération des marins. Une déclaration moins percutante quescomptée, compte tenu de la pression de la Russie.