Le Monde, 3 avril- C’est vraiment une affaire qui ne passe pas outre-Manche. La capture des quinze soldats et marins britanniques par les forces iraniennes, fait toujours la « une » des journaux. Pour sa part, The Independent poursuit son enquête, débutée la semaine dernière. Dans son édition du 26 mars 2007, le quotidien britannique affirmait que la capture des marins britanniques était la réponse de l’Iran au raid mené, le 11 janvier, par l’armée américaine à Erbil, dans le Kurdistan irakien, contre son consultat. Cette attaque avait marqué le début de l’offensive américaine contre les opérations des gardiens de la révolution iraniens en Irak. A l’issue de l’opération américaine, cinq officiels iraniens avaient été capturés.
The Independent va aujourd’hui plus loin, révélant que l’opération américaine visait à capturer Mohammed Jafari, le vice-président du Conseil national de sécurité d’Iran et le général Minojahar Frouzanda, le chef du renseignement des pasdaran (gardiens de la révolution). Tous deux étaient en visite officielle au Kurdistan et ont rencontré le président Jalal Talabani et le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani. « Ils cherchaient Jafari », a déclaré Fouad Hussein, le chef de cabinet de Massoud Barzani, au quotidien britannique.
« NOUS AURONS À PRENDRE DES DÉCISIONS DE PLUS EN PLUS FERMES »
Le vice-président du Conseil national de sécurité d’Iran a confirmé à l’agence de presse iranienne IRNA qu’il se trouvait à Arbil au moment du raid. Pour sa part, Manoucher Mottaki a confirmé à l’agence IRNA que l’objectif des Américains était bien d’arrêter des officiels iraniens qui étaient venus en Irak pour développer la coopération en matière de sécurité. Sur le plan diplomatique, le quotidien britannique compare l’opération américaine à une tentative par l’Iran de capturer… les chefs de la CIA et du MI6.
Pour sa part, le premier ministre britannique Tony Blair a indiqué, mardi, que le gouvernement britannique se trouvait depuis la capture de ses quinze marins face à « deux pistes très claires » : « L’une est de parvenir à régler cela de manière pacifique, avec une négociation calme », pour que nos personnels « reviennent aussi vite que possible ». « L’autre est d’être clair sur le fait que si ce n’est pas possible, alors nous aurons à prendre des décisions de plus en plus fermes, a-t-il ajouté, précisant qu’il revenait désormais au gouvernement iranien de revenir avec sa réponse ».