Associated Press, 9 avril – Le ministre iranien des Affaires étrangères a averti dimanche que les relations avec le gouvernement irakien pourraient se détériorer si cinq diplomates iraniens détenus par l’armée américaine en Irak ne sont pas libérés.
Manouchehr Mottaki a conseillé aux autorités irakiennes de prendre le sort des cinq ressortissants, capturés à Irbil (Kurdistan irakien) en janvier, autant au sérieux que le fait Téhéran.
« Dans une note au ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari et quelques autres responsables, j’ai souligné que si leurs efforts ne produisent pas de résultats, cela minera l’aide de l’Iran à l’Irak », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, cité par le site Web de la radio officielle iranienne.
M. Mottaki a également critiqué dimanche le Conseil de sécurité des Nations unies pour n’avoir pas donné de réponse à une lettre envoyée par Téhéran pour protester contre la détention de ses ressortissants par les forces américaines.
« Le Conseil de sécurité de l’ONU a refusé de faire montre d’action appropriée dans des cas comme celui de l’enlèvement des diplomates, alors qu’il s’est à plusieurs reprises mêlé d’affaires sans relation avec ses prérogatives, sous la pression de grandes puissances », a-t-il accusé.
Samedi, l’Iran avait refusé à l’avion du Premier ministre irakien de survoler son territoire en route pour le Japon. Téhéran a justifié dimanche ce refus en affirmant que les autorités irakiennes avaient manqué aux formalités préalables pour obtenir l’autorisation de survol.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini, a déclaré dimanche que l’Iran n’avait aucune intention de participer à des discussions directes avec des responsables américains en marge de la prochaine conférence internationale sur l’Irak, à laquelle devraient participer, début mai en Egypte, les pays voisins de l’Irak et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. La tenue de la conférence avait été annoncée la veille par le gouvernement irakien.
« Des discussions avec les Etats-Unis ne sont pas à l’ordre du jour de l’Iran », a déclaré M. Hosseini.
Ces déclarations interviennent sur fond de relations compliquées entre les trois pays. Soucieuses de ménager Téhéran, les autorités irakiennes ne le sont pas moins vis-à-vis des Etats-Unis, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec l’Iran et accusent Téhéran de soutenir les milices chiites qui combattent les forces américaines et irakiennes en Irak, mais aussi de vouloir se doter de l’arme atomique.
A la capture des cinq ressortissants iraniens en Irak est venue s’ajouter la crise des marins britanniques, capturés le mois dernier par les forces iraniennes et détenus pendant 13 jours. Téhéran les accuse d’avoir pénétré en eaux territoriales iraniennes, ce que nie Londres, soutenant que ses hommes se trouvaient en eaux irakiennes sous un mandat onusien.