AFP, Washington, 11 avril – La Maison Blanche a exclu mercredi que les Américains libèrent cinq Iraniens arrêtés en janvier en Irak pour que l’Iran participe à une conférence internationale sur l’Irak.
Un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, a aussi catégoriquement démenti que les Américains aient torturé un autre Iranien, un diplomate détenu pendant deux mois en Irak, comme l’affirme l’Iran.
« Non », s’est contenté de répondre Gordon Johndroe à qui la presse demandait si les Etats-Unis envisageraient de libérer les cinq Iraniens pour que l’Iran participe à la conférence prévue début mai en Egypte.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a lié mercredi dans la presse la participation de l’Iran à cette conférence à la libération des cinq détenus. L’Iran affirme que ce sont des diplomates, ce que contestent les Etats-Unis.
Les cinq Iraniens, arrêtés le 11 janvier lors d’une opération militaire américaine à Erbil (nord), sont devenus une pomme de discorde supplémentaire entre les Etats-Unis et l’Iran et compliquent encore la donne en Irak, où les deux pays sont confrontés le plus directement.
L’affaire embarrasse le gouvernement irakien, pris entre deux feux. Leur sort a nourri les spéculations avec la crise des 15 soldats britanniques capturés par les Iraniens. Le président George W. Bush a exclu toute libération des cinq Iraniens d’Erbil contre celle des Britanniques.
Les spéculations ont été renforcées par le fait que les Britanniques ont été libérés la semaine passée quelques jours après Jalal Sharafi, second secrétaire de l’ambassade d’Iran à Bagdad, enlevé en février par des hommes armés portant l’uniforme de l’armée irakienne.
L’Iran a affirmé mercredi, images de télévision à l’appui, que Jalal Sharafi avait été torturé par les Américains.
« Les Etats-Unis n’ont rien à voir avec sa détention, et suggérer qu’il a été torturé (par les Américains) est sans fondement », a déclaré Gordon Johndroe, porte-parole du Conseil de la sécurité nationale.
Les Américains ont torturé le diplomate à la perceuse, selon la télévision iranienne, qui a montré des images de blessures aux pieds et de coups de fouet dans le dos.