Reuters, 9 août – Le président George Bush a réaffirmé jeudi que l’Iran représente à ses yeux un élément déstabilisateur en Irak, en dépit des assurances données par Téhéran au Premier ministre irakien Nouri al Maliki.
« Si nous vous surprenons à jouer un rôle non constructif (en Irak), il faudra payer le prix », a déclaré Bush à l’adresse de Téhéran lors d’une conférence de presse à la Maison blanche en qualifiant l’Iran de « nation très perturbatrice ».
Le jour même, Maliki, auquel les Américains reprochent de ne pas réussir à faire progresser la réconciliation en Irak, obtenait à Téhéran des engagements de soutien des Iraniens.
« Nous considérons la sécurité de l’Irak comme notre propre sécurité et celle de la région », a ainsi déclaré le premier vice-président iranien, Parviz Davoudi, alors que Maliki s’apprêtait à quitter Téhéran.
« Si le message (émanant de Maliki) est que l’Iran est constructif, il me faudra discuter coeur à coeur avec mon ami, le Premier ministre. Parce que je ne crois pas qu’ils soient constructifs », a dit Bush. « Je ne crois pas non plus que lui-même, au fond de son coeur, pense qu’ils sont constructifs ».
C’est la seconde fois cette semaine que Bush défend sa fermeté envers l’Iran en présence de possibles divergences avec un allié.
Lundi à Camp David, il a conseillé à Hamid Karzaï de se montrer plus circonspect envers l’Iran, le président afghan ayant écarté des accusations américaines selon lesquelles Téhéran armerait les taliban.
Téhéran dément fournir des armes aux activistes et il a réaffirmé jeudi que l’arrêt des violences en Irak ne pourra intervenir qu’avec le retrait des troupes américaines.
Bagdad a demandé à l’Iran et aux Etats-Unis de négocier et de ne pas en découdre sur le sol irakien.
Bush a réaffirmé que le programme iranien d’enrichissement de l’uranium avait des visées militaires, ce que dément Téhéran. « Ceci, conjugué à leur politique étrangère affichée, est en soi très dangereux pour la stabilité mondiale », a-t-il dit.
Mercredi, le ministre iranien du Renseignement, Gholamhossein Mohseni-Ejei, a déclaré à un journal gouvernemental iranien que si les Etats-Unis ont renoncé à attaquer militairement l’Iran, ils n’ont pas renoncé à le déstabiliser de l’intérieur.