Iran and its NeighboursIrakIrak: un scrutin test pour l'influence de l'Iran

Irak: un scrutin test pour l’influence de l’Iran

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Associated Press: L’ombre de l’Iran plane sur les législatives irakiennes. Alors que les Etats-Unis se préparent à retirer leurs forces d’Irak d’ici fin 2011, le scrutin de dimanche constitue un test majeur pour la stratégie d’influence de Téhéran, qui soutient pour ces élections une alliance chiite extrémiste.

L’ingérence iranienne présumée dans la vie politique irakienne, qualifiée d’"implication malveillante" par l’ambassadeur américain Christopher Hill, inquiète les autorités américaines et irakiennes. Selon un haut responsable irakien en charge de la sécurité, c’est cette influence iranienne qui a permis l’alliance électorale entre deux mouvements chiites rivaux: les partisans de l’imam radical Moqtada al-Sadr, qui serait désormais installé en Iran, et le Conseil suprême islamique irakien (CSII), soutenu par Téhéran.

Selon les observateurs, cette nouvelle coalition, dirigée par des religieux et baptisée l’Alliance nationale irakienne (ANI), devrait être un adversaire redoutable pour la Coalition pour l’Etat de droit du Premier ministre Nouri al-Maliki, un modéré, dont la formation dominée par les chiites comprend également des sunnites et des Kurdes. Le bloc qui remportera le plus de sièges au Parlement, qui en compte 325, nommera le prochain Premier ministre.

Apparus en 2003, les sadristes étaient auparavant les ennemis jurés du CSII, et les partisans des deux camps se sont combattus dans la rue jusqu’en 2008. Selon le haut responsable irakien s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, les Iraniens ont également fait pression, mais sans succès, pour que Nouri al-Maliki rejoigne la nouvelle alliance.

Le gouvernement de M. Al-Maliki estime que les Américains et les Iraniens se livrent un duel par procuration en Irak. Si les élections donnent les résultats souhaités par Téhéran, et que les Américains respectent leur calendrier de retrait, l’Iran aura atteint un objectif majeur: un Irak sans troupes ni influence américaines, et bien disposé à son égard.

La rupture serait majeure avec les années 1980, décennie marquée par la guerre meurtrière entre les deux pays (1980-1988). "La République islamique cherchera à maintenir son influence par une série de moyens, comme le parrainage politique, la coopération économique et les investissements, les liens religieux et le soutien armé aux groupes insurgés chiites", prédit Alizera Nader, du centre de recherche Rand Corporation, basé à Washington.

L’objectif pour Téhéran est d’avoir un Irak dirigé par des partis chiites menant des politiques compatibles avec les intérêts iraniens, ajoute-t-il. En Irak, la minorité sunnite voit la main de l’Iran derrière la décision de Bagdad d’exclure 440 candidats du scrutin, la plupart sunnites, en raison de liens présumés avec l’ancien parti Baas de Saddam Hussein.

Le gouvernement iranien dément toute ingérence politique. Mais le commandant en chef des troupes américaines en Irak, le général Raymond Odierno, évoque des "preuves indirectes" montrant que deux responsables chiites en charge de la commission qui a exclu les candidats ont des liens avec Téhéran.

Des miliciens chiites financés et entraînés par des forces loyales au régime des mollahs iraniens ont tué des centaines de soldats américains en Irak. "L’Iran a une influence claire sur l’ensemble de l’Irak", a déclaré la semaine dernière l’homme politique sunnite Osama al-Nujaifi lors d’une interview télévisée.

L’Iran n’est pas le seul pays de la région intéressé par les élections de dimanche. L’Arabie saoudite, la Syrie et la Turquie soutiendraient discrètement leurs propres favoris. "Comme rien n’a été réglé en Irak fondamentalement, il est naturel que les acteurs régionaux cherchent à intervenir", selon Peter Harling du Groupe de crise international (ICG), basé à Bruxelles.

L’Iran et l’Irak ont tous deux une population à majorité chiite et des millions d’Iraniens viennent chaque année en pèlerinage dans les lieux saints chiites d’Irak. L’Iran construit des centres culturels chez son voisin, y distribue livres gratuits, couvertures pour les pauvres, et offre des visites tous frais payés sur son sol à des hommes politiques irakiens. Mais, notent les observateurs, Téhéran doit avancer prudemment sur le terrain politique irakien pour éviter qu’une influence trop voyante ne déclenche une réaction de rejet. AP

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