AFP: Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates est arrivé à Ryad mercredi pour s’entretenir avec le roi Abdallah, alors que les violences au Yémen inquiètent les dirigeants américains et saoudiens.
Le rôle de l’Iran, considéré par les monarchies du Golfe et par Washington comme déstabilisateur dans cette région cruciale pour l’approvisionnement du monde en pétrole, sera également évoqué, selon l’entourage de M. Gates.
M. Gates est arrivé à Ryad mercredi matin et doit avoir un entretien avec le roi Abdallah, le premier depuis le retour dans le royaume du souverain le 23 février après une longue convalescence.
Cette visite intervient alors que les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sont très inquiets de la déstabilisation du Yémen, pays voisin du géant pétrolier, où les émules d’Oussama ben Laden sont bien implantés et très actifs.
Washington considère que le Yémen est la source première dans la région de menaces terroristes pour les Etats-Unis, et Ryad craint les activités d’Al-Qaïda, qui n’a jamais caché son hostilité à la monarchie saoudienne.
Ce déplacement de M. Gates, le troisième au Moyen-Orient en moins d’un mois, intervient alors qu’un autre pays du Golfe, Bahreïn, qui abrite la Vème flotte américaine a été également le théâtre de manifestations populaires.
Ryad a dépêché sur le petit archipel relié au royaume par un pont de 24 km un millier de soldats pour aider la dynastie sunnite qui le gouverne à mâter des protestataires en majorité chiites qui se disent victimes de discriminations.
Les autorités de Manama et les responsables saoudiens ont soupçonné la République islamique d’Iran, une théocratie chiite, d’être derrière ces troubles.
« L’Iran sera au centre de leurs entretiens, à la fois pour la menace qu’il représente pour la région mais aussi pour le rôle qu’il joue dernièrement en tentant d’exploiter à son avantage le mécontentement dans la région », a indiqué à la presse le porte-parole de M. Gates, Geoff Morrell.
Le secrétaire à la Défense et le roi doivent également discuter de la coopération militaire entre Washington et Ryad, qui a signé un contrat d’armements de 60 milliards de dollars l’an passé, selon M. Morrell.