
L’organisation de défense des droits de l’Homme basée à Londres croit savoir que « les autorités iraniennes ont exécuté 694 personnes entre le 1er janvier et le 15 juillet 2015″, un nombre sans précédent dans le pays. Le bilan du régime théocratique sous la présidence d’Hassan Rohani s’approche de 2000 exécutions depuis son élection en juin 2013.
Ce pic, a indiqué Saïd Boumedouha, adjoint du programme d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, « brosse un tableau sinistre de l’appareil de l’Etat qui commet des meurtres à grande échelle ».
La diplomatie européenne doit avoir à l’esprit les valeurs démocratiques dans la formulation de ses relations avec les régimes dictatoriaux tels que l’Iran.
Les intellectuels iraniens à l’intérieur du pays, tout particulièrement, ceux frappés par la répression s’inquiètent pour leur part de voir que le régime intégriste ne tente d’exploiter des visites de personnalités de pays démocratiques pour signifier à son opinion que ses relations se normalisent avec la communauté internationale, même s’il ne relâche rien en matière de répression.
Les défenseurs des droits de l’homme estiment que dans ces conditions, seule l’évocation par les ministres européens de la situation des droits humains enlèverait aux autorités iraniennes la capacité d’instrumentaliser dans leurs médias officiels une telle visite à des usages de propagandes intérieures au détriment des libertés démocratiques.
Il est important qu’un accord, aussi nécessaire soit-il, sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, ne puisse pas servir de facto à cautionner les pratiques d’un régime exécrable au détriment d’une population qui aspire fortement à la liberté et à la démocratie, comme ce fut rappelé récemment par les manifestations des enseignants iraniens.