Téhéran, le 24 mai – La santé d’un prisonnier politique iranien en grève de la faim illimitée est en grave danger.
Jafar Azimzadeh, emprisonné à la prison d’Evine à Téhéran, entame le 26ème jour de sa grève de la faim, pour protester contre la répression de Téhéran sur l’activité des syndicats. Samedi, il a été transporté à l’hôpital, se plaignant de douleurs aux reins, mais a refusé de se faire administrer du sérum liquide et a été retransféré à la prison, toujours dans la douleur.
Sa femme indique qu’en plus de ses problèmes rénaux, M. Azimzadeh a perdu beaucoup de poids, sa pression artérielle a chuté et il a des problèmes de vue.
Le syndicat des chauffeurs de bus de Téhéran, le syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de sa banlieue (Sherkat-e Vahed) a appelé à la libération de M. Azimzadeh de prison et a averti le public que sa santé avait été grandement affectée par sa grève de la faim.
M. Azimzadeh, militant des droits des travailleurs, est sous forte pression du régime qui veut le contraindre à mettre fin à sa grève de la faim. Comme indiqué précédemment, sur Stop Fondamentalism, le bureau du procureur de Téhéran a exigé qu’il cesse sa grève de la faim suite à son incapacité à marcher de sa cellule du hall 8 à la salle de visites, pour voir sa femme le 17 mai.
Ils lui ont même proposé une autorisation de sortie de longue durée de la prison, pas par inquiétude concernant sa santé, mais parce qu’ils ont peur qu’il devienne un « martyr ».
M. Azimzadeh a répondu à leur offre en disant : « je n’ai pas commencé de grève de la faim pour obtenir une autorisation de sortie. Dans la lettre que j’avais écrite avant le début de ma grève de la faim, j’ai clairement exprimé mes demandes, et j’attends qu’on y réponde. La première étape de la mise en oeuvre de ces demandes est de mettre fin à la mise en application des verdicts [actuels] et de réévaluer notre dossier en rejetant l’accusation d’avoir agi contre la sécurité nationale. Je vais donc poursuivre ma grève de la faim illimitée ».
M. Azimzadeh a commencé sa grève de la faim le 29 avril.
Il a été arrêté en novembre dernier à la suite des manifestations syndicales pacifiques et légitimes; il purge actuellement une peine de six ans. Il a commencé sa protestation après s’être vu refuser le droit de se défendre correctement devant le tribunal, alors que le tribunal à Saveh, au sud ouest de Téhéran, examinait son cas.
Il a fait une déclaration après la libération sous caution de son compatriote prisonnier politique Ismail Abdi, secrétaire général du syndicat des enseignants iraniens (ITTA en anglais) pour exprimer ses demandes.
M. Azimzadeh et ses collègues de travail militants syndicaux, veulent que Téhéran abandonne les charges de sécurité nationale dans les cas d’activités syndicales.