AFP, Doha, 18 juin – Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, en visite à Doha, a exhorté dimanche l’Iran à coopérer avec la communauté internationale en suspendant son enrichissement de l’uranium, sous peine de s’exposer à une action du Conseil de sécurité.
Après l’offre des grandes puissances, « l’Iran doit en contrepartie donner satisfaction aux demandes répétées de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et du Conseil de sécurité en particulier en suspendant ses activités nucléaires sensibles », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse.
« Cela permettra la reprise des négociations et, dans ce cas, évidemment l’action du Conseil de sécurité ne serait plus nécessaire. Ce qui ne serait pas le cas si les Iraniens refusaient », a-t-il ajouté en référence à d’éventuelles sanctions que pourraient décider le Conseil de sécurité contre Téhéran.
Le contenu de l’offre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine) plus l’Allemagne présentée le 6 juin à Téhéran par le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure, Javier Solana, n’a pas été rendu public, mais le préalable à une reprise de négociations demeure la suspension de l’enrichissement d’uranium.
« Le peuple iranien en bénéficierait aussi en ayant accès aux technologies civiles modernes, notamment nucléaires », a ajouté M. Douste-Blazy, soulignant que l’offre était « destinée à assurer la sécurité et la stabilité de la région du Golfe, donc celles du Qatar dont la France comprend les préoccupations ».
S’exprimant en présence de son homologue qatariote, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, il a indiqué que « comme le Qatar, la France privilégie la voie diplomatique et appelle l’Iran à faire le choix de la coopération et de la responsabilité ».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, a répété dimanche que son pays refusait toute « condition préalable » au dialogue avec les grandes puissances à propos de son programme nucléaire, rejetant implicitement toute suspension de l’enrichissement d’uranium.