AFP, Téhéran, 7 février – Le dissident et religieux iranien Hassan Youssefi Echkevari est sorti de prison dimanche après avoir purgé les deux tiers de sa peine de sept ans, a rapporté la presse lundi.
Hassan Youssefi Echkevari, 55 ans, avait été arrêté en août 2000 puis condamné à mort pour avoir préconisé de laisser les femmes libres de porter ou non le foulard islamique.
Prononcée par le tribunal spécial religieux, qui relève directement du Guide suprême et juge les crimes et délits des membres du clergé, sa condamnation à la peine capitale pour « avoir déclaré la guerre à Dieu » n’avait jamais été confirmée officiellement mais annoncée par sa famille. Elle avait suscité de vives protestations nationales et internationales.
Elle avait été commuée en 2002 en sept années de prison: quatre pour ses propos sur le foulard, une pour sa participation à la conférence de Berlin, jugée très controversée en Iran, au cours de laquelle il s’était exprimé, deux pour « mensonges » proférés sur une série de meurtres d’intellectuels en 1998.
Il a été libéré dimanche pour « bonne conduite » et après avoir promis de ne pas collaborer avec des groupes hostiles au régime, a déclaré selon la presse Jafar Qadyani, un magistrat du tribunal spécial religieux.
Le chef d’une mission de la commission des droits de l’homme de l’Onu, Louis Joinet, s’était dit convaincu, lors d’une visite exceptionnelle dans les prisons iraniennes, que Hassan Youssefi Echkevari, parmi plusieurs autres prisonniers politiques, semblait « entrer nettement dans (la) catégorie » des détenus arbitraires.
La conférence de Berlin au cours de laquelle l’hodjatoleslam Hassan Youssefi avait fait ces déclarations jugées blasphématoires en avril 2000 était consacrée aux réformes en Iran et avait suscité la fureur des conservateurs quand les images en avaient été diffusées dans le pays.
La télévision d’Etat avait montré une Iranienne dansant les bras nus ou encore un homme se déshabillant, violant ainsi des tabous sous la République islamique.
La conférence avait été suivie d’une série de lourdes condamnations à la prison et d’une violente campagne contre les réformateurs.
Hassan Youssefi Echkevari, auteur de nombreux écrits, a dirigé le Centre de recherche Ali Shariati, un organe de réflexion réformateur, et a contribué au journal Iran-e Farda (l’Iran de demain), aujourd’hui interdit.
Un éminent religieux dissident recouvre la liberté
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