AFP, Paris, 8 février – La préfecture de police de Paris a confirmé mardi avoir interdit une manifestation des Moudjahidine du peuple iranien (opposants iraniens) prévue jeudi à Paris, invoquant des risques de « troubles à l’ordre public ».
Le CNRI, vitrine politique des Moudjahidine du peuple, principal mouvement d’opposition armée au régime iranien, avait affirmé dès dimanche à l’AFP avoir été informé par téléphone par la préfecture de police de l’interdiction de cette manifestation prévue au Trocadéro sur le parvis des droits de l’Homme.
« Les services de police ont reçu des consignes d’extrême fermeté (…) et procéderont à l’interpellation immédiate des contrevenants qui seront présentés à la justice », a prévenu la préfecture mardi dans un communiqué.
La manifestation sur le thème « les droits de l’Homme en Iran », était selon la préfecture « de nature à générer de graves troubles à l’ordre public ».
La préfecture a notamment évoqué les immolations par le feu de sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) à Paris en juin 2003 après l’arrestation de 164 opposants iraniens, dont leur dirigeante Maryam Radjavi.
La préfecture a également rappelé que l’OMPI figurait sur la liste des organisations considérées comme terroristes par l’Union européenne.
Lors d’une conférence de presse à Paris, les Moudjahidine du peuple iranien ont condamné cette interdiction qu’ils attribuent à des pressions exercées par l’Iran.
« Le régime iranien a menacé de réviser des contrats commerciaux entre la France et l’Iran » si la manifestation était maintenue, a affirmé un responsable du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), aile politique de l’OMPI, Mohammad Mohadessine.
Selon lui, Téhéran pourrait en contrepartie de l’interdiction permettre à des « firmes françaises » de s’implanter en Iran pour remplacer des compagnies américaines.
L’Iran aurait également « menacé la France de se retirer des négociations en cours sur le programme nucléaire iranien », a prétendu M. Mohadessine.
Le secrétaire général du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) Mouloud Aounit et l’ancien directeur la DST Yves Bonnet, étaient présents à cette conférence de presse. Ce dernier a estimé que l’interdiction ne pouvait avoir qu’une « motivation de convenance diplomatique ».
France -Iran : Interdiction préfectorale d’une manifestation d’opposants iraniens à Paris
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