AFP, Téhéran, 13 février – Le parlement iranien a décidé dimanche de diminuer la part de la société turque Turkcell de 70 à 49% dans un important marché pour la création d’un second réseau de téléphonie mobile, au risque de pousser la compagnie à renoncer au projet.
Des députés ont affirmé que leur décision allait « accroître le rôle technologique et scientifique de la partie iranienne ».
La loi approuvée par une majorité de députés prévoit de distribuer 16 millions de lignes de téléphones portables au cours des quinze prochaines années à un million de rials (110 dollars) l’unité.
Turkcell a obtenu le contrat lors d’un appel d’offres international en février 2004 sous le nom d’Irancell, devenant ainsi le second opérateur de téléphonie mobile en Iran après les télécoms iraniennes.
Le contrat pour la création du second réseau de téléphonie mobile est chiffré à 3 milliards de dollars.
L’accord prévoyait le paiement par Turkcell de 300 millions d’euros (366 millions de dollars) pour la licence.
La loi stipule aussi que les modalités de réalisation du contrat relatives à la sécurité devront être approuvées par le Conseil suprême de la sécurité nationale. Elle précise aussi que la part des sociétés iraniennes ne pourra être inférieure à 51%.
Le parlement iranien, dominé par les conservateurs, a voté en septembre une loi soumettant à l’approbation des députés les contrats avec les sociétés turques TAV (Tepe-Akfen-Vie) et Turkcell, chargées respectivement de la construction de la seconde phase du nouvel aéroport international Imam Khomeiny et d’un second réseau de téléphonie mobile.
Les conservateurs affirment que l’attribution d’une majorité des parts à une compagnie étrangère est contraire aux intérêts nationaux de l’Iran.
La décision du parlement intervient deux semaines après que Turkcell eut menacé d’abandonner le contrat si le parlement baissait effectivement la part de la compagnie turque de 70% à 49%.
Dans une telle hypothèse, « Turkcell n’aura d’autre choix que de laisser tomber le contrat », avait déclaré le 31 janvier un représentant de la société turque, Hokan Toygar, à l’agence officielle iranienne.