AFP, Washington, 13 février – Les Etats-Unis ont fait voler des avions de reconnaissance sans pilote depuis avril 2004 au-dessus de l’Iran, à la recherche de preuves sur l’existence d’un programme d’armement nucléaire, selon le Washington Post de dimanche.
Les petits appareils ont pénétré dans l’espace aérien iranien depuis des bases américaines en Irak, provoquant des protestations officielles de Téhéran par l’intermédiaire de la Suisse, en l’absence de relations diplomatiques entre les Etats-Unis et l’Iran, a ajouté le journal.
Des civils iraniens ont commencé en décembre à raconter qu’ils avaient vu dans le ciel des éclairs et des traînées de couleur, faisant circuler des rumeurs sur la présence d’ovnis.
Mais l’armée de l’air iranienne, dont beaucoup d’officiers supérieurs ont été entraînés aux Etats-Unis, a identifié des drones, et le Conseil national de sécurité iranien a décidé de ne pas les attaquer, selon le quotidien américain, citant un haut responsable iranien.
Des responsables américains proches de ce dossier ont affirmé au journal que les drones étaient équipés de radars, caméras et filtres à air pour rechercher des preuves d’une activité nucléaire non repérable par satellite.
« L’espionnage aérien est courant dans le cadre de préparatifs militaires pour une éventuelle attaque aérienne et est aussi un moyen d’intimidation », a souligné le journal.
Les drones ont été déployés le long des frontières nord et ouest de l’Iran en avril, décembre et janvier, précise le Washington Post.
L’armée iranienne a répondu à cette opération en renforçant son dispositif de défense autour de ses installations nucléaires à Ispahan et Bouchehr (sud). Mais l’Iran n’a pas mordu à l’hameçon en activant ses radars, ce qui aurait pu révéler des informations cruciales sur ses systèmes de défense anti-aérienne, a ajouté le quotidien.
Les drones ont finalement fourni peu d’informations sur le programme nucléaire iranien, selon le journal, citant des responsables du renseignement américain proches de cette mission.