AFP, Ottawa, 12 avril – Le ministre canadien des Affaires étrangères Pierre Pettigrew a accusé mardi l’Iran de mentir et de dissimuler les faits dans l’affaire Zahra Kazemi, journaliste irano-canadienne morte en détention en Iran durant l’été 2003.
Ottawa a réclamé la semaine dernière le rapatriement de la dépouille, inhumée en Iran, ainsi que l’ouverture d’une enquête judiciaire internationale et indépendante, à la lumière de déclarations d’un médecin iranien qui a obtenu le statut de réfugié au Canada.
La justice ultra-conservatrice iranienne a rejeté ces demandes en estimant qu’elles « ne sont pas conformes aux lois de la République islamique ni aux lois internationales ».
« Les lois sont là pour protéger les citoyens; elles ne donnent pas le droit de torturer ou de tuer ou même de mentir à propos de ces actes », a rétorqué M. Pettigrew dans un communiqué.
Le Dr Shahram Azam, qui dit avoir été le premier à ausculter Mme Kazemi après son admission en juin 2003 à l’hôpital, a affirmé à son arrivée au Canada que la journaliste avait été violée et torturée à mort.
L’Iran avait aussitôt dénoncé ces accusations « totalement fausses » faites par un « usurpateur », tandis que le directeur de l’hôpital de Téhéran en question démentait que ce médecin ait jamais « travaillé dans l’établissement ».
« Nous ne sommes pas surpris de lire la réponse des Iraniens. Cela s’inscrit dans un comportement systématique de mensonge et de dissimulation », a affirmé M. Pettigrew.
« Nous avons des documents qui soutiennent que le Dr Azam était le médecin de garde le soir du meurtre » et « un député iranien corrobore (son) témoignage », a ajouté M. Pettigrew.
Zahra Kazemi est morte officiellement d’une hémorragie cérébrale consécutive à un coup reçu à la tête au cours de sa détention.
Affaire Kazemi: Ottawa accuse l’Iran de mentir et de dissimuler les faits
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