AFP, Téhéran, 9 mai – La loi récemment adoptée par le parlement iranien et autorisant l’avortement dans certains cas particuliers a été rejetée par le Conseil des gardiens de la constitution, organe conservateur, a rapporté lundi l’agence estudiantine Isna.
Le Conseil a estimé qu’il « était contraire à la charia (loi islamique) d’invoquer les difficultés matérielles infligées par le handicap d’un enfant à ses parents pour justifier l’avortement », a indiqué Isna citant des sources parlementaires.
Le Conseil des gardiens veille à la conformité des lois avec la constitution et la charia.
Le parlement conservateur iranien avait adopté le 12 avril un texte autorisant l’avortement durant les quatre premiers mois de la grossesse si trois médecins attestaient que le foetus était mentalement ou physiquement handicapé ou si la vie de la mère était menacée.
Dans la législation actuelle, l’avortement n’est autorisé que si les services de la médecine légale certifient le diagnostic de trois médecins selon lesquels la vie de la mère serait menacée par la poursuite de la grossesse. Il est également permis si le foetus est voué à mourir avant ou après la naissance et avant le terme des quatre mois de grossesse.
Sinon l’avortement est un crime, qui peut valoir à la femme et à celui qui le pratique trois à dix ans de prison et le paiement du « prix du sang », la valeur vénale de la vie d’un être humain.
Cette législation a fait de l’avortement clandestin un commerce florissant, lucratif et dangereux. Selon la presse, au moins 80.000 femmes recourent chaque année aux expédients pour mettre fin à une grossesse. Mais des spécialistes estiment que le chiffre véritable est bien plus élevé.
Théoriquement, la loi rejetée par le Conseil des gardiens doit revenir devant le parlement pour qu’il l’amende.
La loi assouplissant la législation sur l’avortement est rejetée (Isna)
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