Iran Focus, 9 mai – Alors que le pouvoir en Iran sapprête à lancer la campagne électorale officielle, la population, elle, a commencé sa contre-campagne de boycott depuis un certain temps. Déjà le 1er mai, le stade Azadi de Téhéran vibrait au rythme du mot dordre que criaient 20.000 personnes, « Référendum, référendum, cest ce que demande le peuple ! »
Cette fois, cétait samedi, à Lahidjan dans le nord de lIran, célèbre pour ses plantations de thé. De nombreuses classes de luniversité arboraient sur les murs et les tableaux un slogan, toujours le même : « lurne = le cercueil de la liberté ». Les témoins rapportent que les graffiti sont restés en place toute la matinée. Or, quand on connaît laffluence du samedi, premier jour de la semaine en Iran, et les salles pleines à craquer de cette université, on peut saisir létat desprit des étudiants vis-à-vis de lélection présidentielle.
La constitution iranienne précise que le candidat à la présidence doit être un homme, musulman pratiquant, devant prêter serment de loyauté au guide suprême religieux et au système du Velayat-e-Faghih (la suprématie du jurisprudent religieux). Cela élimine demblée la moitié de la population qui sont des femmes, en plus des minorités religieuses et des athées. Le candidat doit ensuite passer par des filtres dont le premier est le conseil des gardiens nommé par le guide suprême qui décideront si lindividu en question peut ou non prétendre à la candidature officielle.
Est-il nécessaire de rappeler que lidée de la participation de lopposition nest même pas évoquée dans ce genre de constitution, et que si lon sen tient aux clans du pouvoir, en général les rivaux sont éliminés par les cerbères au dépôt de la candidature, ou nont aucune chance datteindre la ligne darrivée. Ce qui en fait ne changerait rien au système politique, puisque cela resterait une théocratie intégriste.
On comprendra donc la volonté dune population de boycotter un scrutin dans lequel on ne lui demande pas son avis.