AFP :22 sept – Le parlement conservateur iranien a approuvé mercredi un texte de loi forçant le gouvernement à soumettre aux députés les contrats signés avec des compagnies étrangères, provoquant la colère du président Mohammad Khatami.
« En l’état, cette loi est sans précédent dans l’histoire de la République islamique, elle paralyse l’action du gouvernement », a déclaré le président à sa sortie du conseil des ministres devant la presse.
« Cela va dissuader les étrangers d’investir en Iran (…), cela représente un coût de plusieurs milliards de dollars pour le pays », a-t-il ajouté, manifestement courroucé après l’approbation de la proposition lors d’un débat retransmis par la radio d’Etat.
Le texte a été approuvé dans sa globalité. Il devait ensuite être examiné par les députés article par article. Le président a émis l’espoir que les parlementaires corrigeraient la copie à cette occasion.
La loi représente une nouvelle remise en cause spectaculaire, par la majorité conservatrice du parlement, de la politique d’ouverture politique, économique et sociale menée par le gouvernement réformateur du président Khatami. Les conservateurs ont repris quasiment tous les pouvoirs en même temps que la majorité au Majlis (assemblée) en mai.
La loi s’applique à tous les contrats signés depuis le début de l’année iranienne, qui a commencé le 20 mars 2004.
Elle risque de peser directement sur l’attribution aux sociétés turques TAV (Tepe-Akfen-Vie) et Turkcell respectivement de la construction de la seconde phase de l’aéroport international de Téhéran et du second réseau de téléphonie mobile.
« Cette loi signifie que la voix d’un gouvernement dirigé par un président représentant le peuple n’a aucune valeur et que ce gouvernement ne peut pas s’adresser à la communauté internationale », a dit M. Khatami.