AFP, Washington, 24 mai – Les Etats-Unis ont dénoncé lundi l’invalidation d’un millier de dossiers de candidature à l’élection présidentielle iranienne, et assuré qu’ils se tenaient « au côté du peuple d’Iran » dans son aspiration à la démocratie.
Washington a également appelé, par la voix de sa secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, la communauté internationale à ne tolérer aucun écart sur le programme nucléaire iranien, à la veille d’une réunion cruciale prévue mercredi à Genève entre Téhéran et les Européens sur ce dossier.
« Nous sommes profondément troublés par la décision du Conseil des gardiens du régime, non-élu, d’invalider les candidatures de plus de 1.000 personnes », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Richard Boucher.
« Ces disqualifications sont clairement destinées à s’assurer que seuls ceux qui sont totalement acceptables pour la ligne dure du régime puissent se présenter devant les électeurs », a-t-il ajouté.
Le Conseil des gardiens de la Constitution iranienne a retenu six candidats pour l’élection présidentielle du 17 juin, dont l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, actuellement favori, rejetant 1.008 candidatures, a annoncé la télévision d’Etat iranienne.
Cette élection doit remplacer le président réformateur sortant, Mohammad Khatami, qui ne peut se représenter à l’issue d’un double mandat.
M. Boucher ne s’est pas attardé sur la promesse du guide suprême et numéro un du régime, l’ayatollah Ali Khamenei, de revoir les invalidations prononcées contre deux réformateurs, Mostapha Moïn et Mohsen Mehralizadeh. « On verra bien ce qu’il a voulu dire dans ses dernières déclarations », a-t-il dit.
L’Union européenne, par la voix du ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, dont le pays assure la présidence de l’UE, s’est de son côté déclarée « très déçue » par le rejet des candidatures.
La chef de la diplomatie américaine Condoleezza Rice a pour sa part affirmé que « les Etats-Unis se tiennent au côté du peuple d’Iran » dans son aspiration au changement démocratique.
Cette formule a déjà été utilisée par le président George W. Bush à l’ouverture de son second mandat, en janvier.
« Le Moyen-Orient est en train de changer, et même les dirigeants non-élus de Téhéran doivent le reconnaître », a-t-elle déclaré lors d’un discours devant l’American-Israel Public Affairs Committee (AIPAC), la principale institution du lobby juif américain.
« L’énergie pour les réformes qui s’accumule autour (de l’Iran) va un jour inspirer les citoyens pour qu’ils demandent leur liberté et leurs droits », a-t-elle assuré.
Mme Rice a également appelé « le monde à ne tolérer aucune tentative iranienne de développer l’arme nucléaire ». Washington accuse Téhéran de se servir d’un programme civil pour cacher des ambitions militaires.
Les Européens tentent de convaincre Téhéran d’abandonner ses activités nucléaires les plus sensibles en échange d’une coopération nucléaire, commerciale et politique. Washington affirme soutenir les démarches des Européens,