Iran Focus, Téhéran, 2 juin Un sondage à léchelle nationale réalisé par un groupe dopposition iranien révèle un vaste désintérêt des électeurs pour le scrutin présidentiel du 17 juin prochain.
Lorganisation des Moudjahidine du peuple dIran (OMPI) a déclaré dans un communiqué de presse quune enquête réalisée auprès de 1730 personnes en âge de voter, montrait que 92% des électeurs avaient lintention de boycotter le scrutin. Lenquête est basée sur des interviews menées entre le 27 et le 30 mai 2005.
Alors que lOMPI en tant que groupe dopposition à un clair intérêt à promouvoir un boycott des urnes, des observateurs indépendants pensent aussi que lélection présidentielle de cette année est un élément sans éclat qui na suscité aucun intérêt parmi les Iraniens jusquà présent.
« Il est difficile pour les gens de se sentir motiver », estime Mohammad Rezaï, un expert en sciences politiques basé à Paris. « Vous avez deux mollahs, quatre généraux des gardiens de la révolution, et deux reliquats du gouvernement de Khatami sans la moindre crédibilité. Ajoutez-y le mécontentement croissant, et vous verrez pourquoi lappel au boycott na jamais aussi fort quaujourdhui. »
Sur les 8% disant quils iraient voter, 4,7% se sont prononcés pour lex-président Rafsandjani, et 3% pour le candidat de laile dure Laridjani. Seule une personne a dit vouloir voter pour lancien président du Majlis Mehdi Karroubi. Moïne et Ghalibaf se partageant le reste des intentions de vote.
Onze des personnes interrogées ont dit vouloir voter blanc. Le vote blanc avait fait un pourcentage significatif lors des dernières élections, alors que beaucoup délecteurs se rendent aux urnes pour avoir un tampon sur leur carte didentité. Tous ceux qui nont pas ce tampon encourent de graves conséquences, comme se voir refuser à lembauche dans le secteur public.
Un total de 1.730 personnes de diverses origines et divers secteurs de la société ont été interrogées, selon lOMPI.
Le mois dernier, le Conseil des Gardiens, lorgane de surveillance loyal à Khameneï, le guide suprême, a éliminé plus de 1000 candidats à la présidentielle, notamment toutes les femmes.