AFP, Téhéran, 21 juin – Le ministère iranien de l’Intérieur a mis en garde mardi, avant le second tour de la présidentielle, contre le risque de fraude encore plus importante qu’au premier, de la part de « certaines personnes prêtes à tout pour rester au pouvoir ».
Dans les jours précédant le premier tour, vendredi dernier, « des gens appartenant à des institutions dont la mission est de protéger les gens et de faire respecter l’ordre ont, par soif de pouvoir, essayé d’orchestrer et de manipuler le vote », a déclaré le porte-parole de l’Intérieur Jahanbakhsh Khanjani devant la presse, trois jours avant le second tour.
« Ils pourraient recommencer, et encore plus fort cette fois », a-t-il prévenu sans préciser qui il visait.
« Pour rester au pouvoir, certaines personnes sont prêtes à tout faire pour détourner le cours de l’élection », a-t-il déclaré.
« Nous faisons de mieux pour l’empêcher », a-t-il dit, visiblement irrité.
La présence totalement inattendue de l’ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad, maire de Téhéran, au second tour a provoqué chez ses adversaires des protestations indignées contre une élection « truquée », consistant à faire « sortir un candidat spécifique des urnes ».
Ils ont dénoncé des bourrages d’urnes, mais aussi des achats de voix et l’immixtion dans le vote du Conseil des gardiens, de l’armée idéologique (Gardiens de la Révolution) et de la milice islamiste (bassidj).
Le Conseil des gardiens, institution ultra-conservatrice qui supervise les élections, et les militaires auraient mené à la dernière minute et dans le plus grand secret une vaste entreprise de mobilisation en faveur de M. Ahmadinejad dans l’armée et les organisations radicales, disent leurs accusateurs.
Le Conseil des gardiens a ordonné lundi un nouveau décompte partiel des voix. Il a conclu qu’il n’y avait pas eu fraude et que le second tour pouvait avoir lieu vendredi.
« Le ministère des Renseignements a identifié certains des acteurs principaux », a déclaré M. Khanjani, « les Renseignements et la justice doivent s’occuper d’eux et annoncer avant l’élection ce qu’il en ressort ».
« Il est possible que les noms des cerveaux de cette affaire ne soient pas portés à la connaissance du public dans l’intérêt du pays, mais ceux des exécutants doivent l’être », a-t-il dit.