Iran Focus, Paris, 27 juin Par Manouchehr Hezarkhani* – En Europe, le résultat des élections présidentielles iranienne a causé une surprise générale, tellement la victoire du « Godfather » face au « Balayeur » paraissait naturelle, prévisible (surtout après le soutien des « réformateurs ») et
souhaitable ! Or au deuxième tour, le « Godfather » sest trouvé « délocalisé ». De tels phénomènes, qui nont rien à voir avec les effets de la globalisation, se produisent de temps en temps dans les théocraties. Les amateurs de « dialogue constructif » avec les représentants du royaume des cieux auraient tort de ne pas sen méfier.
Les élections iraniennes ont néanmoins permis déclairer un certains nombres de points :
La rupture entre les tenants du pouvoir et les citoyens opprimés et bafoués est quasi totale. Jamais le boycott des élections par lopposition ni dailleurs les fraudes électorales par le régime nont atteint une telle ampleur. Le taux de participation que le régime place aux environs de 50% est estimé à moins de 10% par la Résistance.
Les ambitions personnelles et les rivalités de bandes entre différentes factions au pouvoir ont sérieusement entamé le monolithisme apparent et la solidarité de façade de lappareil dEtat. De nouvelles lignes de fracture se dessinent dores et déjà à lintérieur de la bande dirigeante. Elles sont appelées à sapprofondir sous la pression des exigences de la communauté internationale notamment dans le domaine nucléaire.
Enfin, le piège à éviter : prendre le « Balayeur » pour le justicier mythique, le bras vengeur des déshérités malmenés par la mafia au pouvoir. L « élection » du balayeur na quune seule signification : désormais on est face à face avec le guide suprême du régime, sans aucun intermédiaire ni écran de fumée. Cest clair et net. Les amateurs de « dialogue constructif », ne peuvent ni se tromper ni surtout tromper leur opinion publique.