Iran Focus, Téhéran, 6 juillet Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN) et négociateur en chef dans le domaine nucléaire, Hassan Rohani, sera remplacé par un général des gardiens de la révolution proche du guide suprême, selon deux quotidiens radicaux importants.
Djomhouri Eslami, qui a été dirigé par Khameneï avant quil ne revête la soutane du guide suprême, rapportait mardi que Rohani allait être remplacé par Ali Laridjani, le représentant du guide suprême au CSSN, le plus haut organe de sécurité du pays.
« Malgré les démentis, les nouvelles de la prochaine démission de M. Rohani du poste de secrétaire du CSSN a été confirmée par des sources dignes de foi », écrit le journal. « Les mêmes sources ont nommé le Dr. Ali Laridjani comme son successeur probable ».
Le très influent journal conservateur Kayhan a ensuite confirmé la nouvelle. « Avec la confirmation de la nouvelle quAli Laridjani remplacerait Hassan Rohani comme secrétaire du CSSN, il est devenu certain que Laridjani ne sera pas nommé dans le gouvernement dAhmadinejad », écrivait mardi le quotidien dans son édition du soir.
Laridjani, un des huit candidats à la présidentielle de juin, a présidé la radiotélévision dEtat pendant dix ans. Auparavant, il avait été vice-ministre des gardiens de la révolution et ministre de lorientation islamique. Son frère aîné, Mohammad-Javad Laridjani, est un idéologue de premier plan de la faction des ultras et a déclenché un tollé à létranger en défendant le droit de la théocratie de posséder des armes atomiques.
Rohani a dirigé léquipe iranienne des négociations sur le programme nucléaire avec la troïka européenne. Des spéculations dimanche allaient bon train comme quoi ce religieux de rang moyen allait démissionner de ses fonctions, mais un porte-parole lavait ensuite démenti. La presse iranienne avait cité Rohani disant lui-même quil resterait en place « tant que le gouvernement Khatami serait en fonction ».
Des diplomates européens proches des négociations nucléaires entre lIran et la troïka européenne ont dit en privé que les négociations risquaient de sinterrompre à lautomne à cause de lintransigeance iranienne.
Le site Baztab, dirigé par lancien commandant en chef des gardiens de la révolution Mohsen Rezaï, écrivait mardi que « certains milieux proches de la direction du CSSN forgent des rumeurs sur la démission du Dr. Hassan Rohani et les ont publiées dans les media pour tenter de le retenir à son poste. »
Iran Focus rapportait dimanche que certains analystes pensaient que lannonce soudaine de la démission de Rohani et le démenti qui avait suivi reflétaient une chaude confrontation en coulisses alors que le camp des conservateurs lutte pour obtenir le contrôle sur le reste des leviers du pouvoir des mains de ses rivaux à la suite de la victoire dun ultra à la présidentielle.