Dimanche, des dizaines de villes iraniennes ont vu des manifestations massives de retraités, qui demandent que leurs pensions soient augmentées en fonction de l’inflation, et des enseignants du mouvement d’alphabétisation, en colère contre leurs terribles conditions de vie. Ces injustices sociales sont selon les manifestant le fruit de la corruption du régime des mollahs.
Au cours des manifestations, tenues à Arak, Ahvaz, Ardebil, Borujerd, Ispahan, Ilam, Kermanchah, Karaj, Kerman, Khorramabad, Lahijan, Machad, Chiraz, Téhéran et Tabriz, les manifestants ont appelé le public à boycotter les élections présidentielles.
Malgré la présence des forces de sécurité de l’État et d’agents en civil, qui ont désespérément tenté de briser les rassemblements, les manifestants se sont rassemblés et ont scandé:
«Nous ne voterons plus; nous avons entendu trop de mensonges »
«Nous ne nous reposerons pas tant que nous n’aurons pas obtenu nos droits»
«Nous ne partirons pas tant qu’on n’aurait pas répondu à nos demandes»
Alors que le régime est de plus en plus englouti par les crises, tant au pays qu’à l’étranger, les manifestations en Iran prennent de l’ampleur. Dans le même temps, le guide suprême Ali Khamenei dit que l’Iran va bientôt tenir ses «élections les plus sensibles», c’est pourquoi il a appelé à l’unité parmi les mollahs, mais malgré cela, les luttes intestines entre factions se sont intensifiées. Par élection le régime entend la présidentielle qui aura lieu le 18 juin prochain.
Tout cela a conduit à un état critique où les responsables et les médias d’État avertissent constamment qu’une autre insurrection majeure est imminente en raison de tous les problèmes auxquels la population est confrontée, et l’incapacité des mollahs à résoudre les problèmes, à tel point que la société pourrait exploser à tout moment.
Quels sont certains ces problèmes évoqués? Eh bien, le quotidien Ebtekar l’a présenté dimanche comme suit:
Manque de transparence, belligérance, politique étrangère fébrile, inflation, perspectives économiques négatives, répression monétaire, méfiance du peuple, aventurisme régional et manque d’indépendance de la banque centrale.
Le quotidien Mardom Salari a écrit que «les moyens de subsistance des gens se transforment en une catastrophe économique et sociale majeure», tandis que Jahan-e Sanat a déclaré que «la misère économique du peuple iranien est un puits très profond, et les candidats [à la présidentielle] ne font que le creuser davantage ».
L’un des apologistes du régime iranien, Sadegh Ziba Kalam, a déclaré : « Pourquoi les gens sont-ils déçus? Pourquoi les jeunes sont-ils frustrés ? Pourquoi y a-t-il du chômage ? Pourquoi y a-t-il une insécurité économique ? Les candidats agissent comme s’ils n’étaient pas des directeurs généraux, des maires, des gouverneurs, chef de la magistrature ou président du parlement. »
Alors que la théocratie dominante fait face à de plus en plus de protestations partout, même au sein des communautés qui les soutenaient traditionnellement, ils continueront à utiliser la violence pour arrêter ces manifestations et maintenir un semblant de contrôle, car s’ils adoptaient la prudence, cela conduirait a encourager encore plus ces protestations. Quoi qu’il en soit, les manifestations se poursuivront et des manifestations majeures sont pour bientôt, peu importe ce que ferait le gouvernement.