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Les démocrates devraient entendre la voix des Iraniens, pas celle des dictateurs

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Le soulèvement national iranien se poursuit malgré ses hauts et ses bas. La disparition du système clérical ne semble plus un rêve mais un objectif accessible. Plus que quiconque, les ayatollahs de Téhéran prennent cette menace au sérieux, essayant ainsi de détourner le soulèvement de son cours principal.

Ruhollah Khomeiny et son réseau de religieux fanatiques ont détourné la révolution anti-monarchique iranienne de 1979 tout en faisant de nombreuses promesses à une population aspirant à la démocratie et à la liberté. Sans véritable solution, les mollahs se sont vite rendu compte que la société dynamique de l’Iran et l’opposition démocratique croissante constituaient de sérieux défis pour leur régime. Ainsi, le régime a commencé sa tuerie. Bien que Téhéran n’ait pas hésité à commettre des crimes contre l’humanité pour contrôler la société, il a également tenté de déborder l’opposition démocratique par la diabolisation et a fabriqué des « alternatives« .

Khomeiny contrôlait la société iranienne d’une poigne de fer et gérait les luttes intestines du régime en utilisant son hégémonie religieuse. Une fois mort, le nouveau guide suprême, Ali Khamenei, et l’ensemble du système avaient besoin d’une méthode pour contrôler la société et faire face à la communauté internationale en essayant de laisser entendre qu’après la mort de Khomeiny, la voie du réformisme s’était ouverte. Pendant des décennies, Téhéran a utilisé la faction dite « réformiste » pour tromper les puissances occidentales, et la société iranienne, pour chasser le mythe de la modération.

Malheureusement, les puissances mondiales ont craqué pour les sourires du président Mohammad Khatami et ont accepté les conditions de Téhéran, y compris la désignation terroriste de sa principale opposition, les Moudjahidine du Peuple (OMPI/MEK). Cette désignation injuste a ensuite été révoquée après une longue bataille juridique menée par l’opposition iranienne. Pourtant, le régime a utilisé la liste noire du MEK pour justifier ses activités terroristes et ses crimes contre les dissidents en Iran et à l’étranger.

Bien qu’ils aient été témoins de la façon dont leur politique d’apaisement a permis à Téhéran de faire avancer plus tard son programme nucléaire sous le soi-disant président extrémiste Mahmoud Ahmadinejad, les puissances occidentales ont poursuivi leur mauvaise approche en entamant une série de négociations avec les mollahs. Ces négociations ont finalement abouti à l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 avec les puissances mondiales, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA), un accord que les démocraties occidentales tentent désespérément de relancer malgré les actions provocatrices de Téhéran.

Pour le peuple et le régime iraniens, le mirage de la modération s’est estompé lors du grand soulèvement iranien de 2018, lorsque les gens ont scandé : « Réformistes, purs et durs, la partie est finie ». Depuis, la nouvelle tactique de Téhéran est de promouvoir Reza Pahlavi, le fils du Shah.

Le 26 juin 2018, le journal officiel Jomhuri-e Eslami a reconnu que les agents du régime « sont devenus assez audacieux pour scander ‘Bénissez l’âme de Reza Shah’ [le grand-père de Reza Pahlavi] tout en étant escortés par les forces de sécurité. Ces [agents] sont les mêmes qui participent aux prières du vendredi et à d’autres rassemblements organisés par l’État. »

Reza Pahlavi a par la suite reconnu ses contacts bilatéraux avec les Gardiens de la révolution terroristes (CGRI) et ses forces paramilitaires Basij. Il a explicitement dit qu’il «compte » sur eux pour prendre le pouvoir en Iran. Alors que les forces du CGRI continuent de brutaliser et de tuer des Iraniens, Pahlavi et son entourage parlent de désobéissance civile au lieu de faire écho à la demande du peuple iranien de la part de la communauté mondiale de reconnaître son droit à l’autodéfense.

Pourtant, Reza Pahlavi et quelques autres soi-disant « personnalités de l’opposition », dont Masih Alinejad, ne perdent pas de temps pour calomnier le MEK. C’est une autre caractéristique commune de Reza Pahlavi, d’Alinejad et leur acabit avec la théocratie au pouvoir en Iran. Que faut-il attendre d’autre d’un homme qui est en contact bilatéral avec le CGRI et d’une femme dont l’affiliation politique reste dans les limbes ?

Masih Alinejad était journaliste pour plusieurs médias publics « réformistes ». Elle est devenue célèbre lorsque des députés l’ont évincée du Majlis (parlement) en 2005 lorsqu’elle a révélé le nombre de primes que les députés avaient reçues. Des vidéos d’elle faisant l’éloge de Khatami et d’autres responsables du régime sont toujours présentes. Alinejad a quitté l’Iran en 2009 et, depuis, tente de se montrer comme une militante qui ne cesse d’ajuster sa position à la situation. Elle a d’abord commencé par limiter la demande des femmes iraniennes pour l’abolition du voile obligatoire. Elle a constamment insisté sur la nécessité de négocier avec le régime et a fait campagne pour encourager les Iraniens à voter lors des élections factices du régime. Maintenant, elle était devenue une militante pour un changement de régime lorsque la chute des mollahs est apparue à l’horizon. Malgré ses cris assourdissants de « démocratie, de droits des femmes et de laïcité », Alinejad s’est alliée à Reza Pahlavi, qui plaide pour le retour de la monarchie déchue.

Reza Pahlavi et son entourage ralentissent en effet le processus de la révolution qui se prépare en Iran en essayant de laisser entendre que les Iraniens devraient soit choisir entre le régime actuel ou le retour de la dictature pahlavi, que si les revendications du peuple se limitent à certains besoins de base. Leur scénario « nous ou le chaos », associé à leur rhétorique anti-MEK, ne fait que diffuser le message de désespoir parmi les Iraniens révoltés et détourne le soulèvement de son cours principal, permettant également aux puissances mondiales de continuer à complaire Téhéran.

De son côté, le peuple iranien a rejeté ce scénario en scandant des slogans tels que « Mort à l’oppresseur, que ce soit le Shah ou le chef [suprême] ». La balle est désormais dans le camp des démocraties occidentales. Ils devraient entendre la vraie voix des Iraniens, qui veulent une république pluraliste et laïque.

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