Iran Focus, Londres, 12 novembre Les photos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad et de son concurrent battu à la présidentielle, layatollah Hachemi Rafsandjani, se tenant côte à côte et se serrant la main a suscité des remous parmi les analystes sur lIran qui y voient plutôt un geste délibéré dunité nationale parmi les ténors de la théocratie.
Les photos ont été diffusées par le bureau du guide suprême layatollah Ali Khameneï et publiées par lagence de presse officielle Mehr, qui appartient à ce même bureau. Elle montre les rivaux électoraux Ahmadinejad et Rafsandjani marchant aux côtés du guide suprême vers la cérémonie de lAïd al-Fetr marquant la fin du mois sacré du Ramadan. Une autre photo montre les deux hommes souriants se serrer la main.
La loyauté dAhmadinejad est strictement limitée à Khameneï, que lon soupçonne largement dêtre derrière la victoire du nouveau président ultraconservateur.
Bien que publiées vendredi 11 novembre, les photos ont été prises la semaine précédente pour être diffusées le 4 novembre.
Linstant choisit pour rendre publiques ces photos coïncide avec la montée des rumeurs dans le pays et à létranger comme quoi le fossé entre Khameneï et Rafsandjani sagrandit.
« Les liens entre Khameneï et Rafsandjani sont complexes et établis depuis longtemps, et quelles que soient les querelles, ils savent quils doivent se serrer les coudes pour assurer la survie du régime religieux, explique Arezou Chokrani, spécialiste des affaires iraniennes basée à Londres, en examinant les photos.
Khameneï et Rafsandjani ont été les plus proches collaborateurs de Khomeiny dans les premières années du régime après la révolution de 1979.
« Vendredi dernier, quand Khameneï dirigeait une prière du vendredi à Téhéran, Il a invité Rafsandjani à se tenir à sa droite quelque chose qui est totalement contraire à la culture islamique puisque les fidèles doivent toujours se tenir en ligne derrière limam de la prière », ajoute Chokrani.
Quelle que soit la raison pour avoir rendu publiques ces photos, dit-elle, le message à la communauté internationale, cest que les dirigeants iraniens ne sont pas divisés si lOccident plaçait haut la barre et tentait disoler le régime