Associated Press, Téhéran, 16 novembre – L’Iran avait indiqué que le satellite serait purement scientifique. Mais un mois après son lancement – et seulement quelques semaines après que le président ait annoncé quIsraël devait être supprimé de la carte le chef du programme spatial de Téhéran affirme que Sina-1 est désormais capable despionner l’état juif.
La mise en orbite du satellite conçu par les Russes à bord d’une fusée russe le mois dernier a marqué le commencement du programme spatial de l’Iran. Les autorités disent quun deuxième satellite – celui-ci construit par les Iraniens – sera lancé dans environ deux mois, intensifiant les inquiétudes israéliennes.
Le but indiqué de Sina-1 est de prendre des photos de l’Iran et de surveiller les désastres naturels des tremblement de terre. Le Sina-1, avec une durée de vie de trois ans, a une précision de résolution d’environ 50 yards.
Mais étant donné quil fait environ 14 fois par jour le tour de la terre à une altitude denviron 600 kilomètres, avec des contrôleurs capables de diriger leur appareils-photo comme ils le souhaitent, Sina-1 donne à l’Iran des possibilités de reconnaissance spatiales limitées au-dessus de lensemble du Moyen-Orient, y compris Israël.
Sina-1 est un satellite de recherche. Il n’est pas possible de l’employer à des fins militaires » a indiqué le député du Ministère des télécommunications Ahmad Talebzadeh, qui dirige le programme spatial.
Mais il admet lidée qu’il peut espionner Israël.
Techniquement parlant, oui. Il peut surveiller Israël » a-t-il déclaré à l Associated Press. « Mais nous n’avons pas besoin de le faire. Vous pouvez acheter les photos satellites des rues israéliennes sur le marché. »
La compagnie russe Polyot a construit le satellite pour l’Iran, mais l’Iran avait déjà développé l’infrastructure nécessaire pour son programme spatial. Le programme représente la commande de Téhéran pour prouver quil peut produire seul de la technologie de pointe.
De même, l’Iran a dit que son programme nucléaire est pacifique, visant à produire de l’électricité et à présenter la prouesse technique du pays – bien que les Etats Unis pensent que le programme vise secrètement à produire des armes nucléaires.
Les satellites peuvent être une réponse au satellite d’espionnage israélien lOfek-5. Israël, un leader mondial en matière de technologie satellite, compte fortement sur les appareils photo basés dans lespace pour surveiller les activités dans les pays arabes et en Iran. L’Ofek-5, lancé en 2002, survole l’Iran, l’Irak et la Syrie.
Israël espérait quun satellite Ofek-6 plus sophistiqué augmenterait sa couverture de l’Iran, mais en 2004 le satellite est tombé dans la mer Méditerranée peu de temps après son lancement, portant un coup aux efforts israéliens pour garder un oeil sur le programme nucléaire controversé de l’Iran.
Nous savons qu’ils nous espionnent. Ce qu’ils essayent de faire cest de rechercher des endroits où une attaque de terreur importante peut avoir lieu, » a déclaré Efraim Sneh, un ancien député israélien du Ministère de la défense et actuellement
président de la sous commission de la défense au parlement israélien.
Plus important, les Européens, les pays du Golfe et l’Asie centrale devraient être beaucoup plus préoccupés par les ambitions du régime iranien, » a-t-il dit.
Sneh estime que « le programme d’espionnage de l’Iran depuis lespace fait partie » d’une stratégie à devenir une « puissance militaire internationale » favorisé par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le guide suprême Ali Khamenei. Il a également souligné linquiétude dIsraël au sujet du programme balistique de l’Iran, qui a développé des missiles capables d’atteindre Israël.
Le lancement de Sina-1 par lIran depuis la rampe de lancement de Plesetsk au nord de la Russie était une étape importante dans les ambitions à long terme du pays.
« Le fait que nous ayons rejoints des pays appréciant la technologie spatiale est un accomplissement énorme » a dit Talebzadeh. « Bien que Sina-1 ait été construit par la Russie, les techniciens de l’Iran ont beaucoup appris sur la construction de satellites et sur l’espace ».
Il a dit que l’Iran lancera en orbite son satellite construit à lintérieur même du pays, connu sous le nom de Mesbah, dans un mois ou deux, également depuis la Russie. L’Iran a employé la technologie italienne pour construire le Mesbah. Comme le Sina-1, cest un satellite de reconnaissance qui comme l’Iran lindique sera utilisé pour surveiller des phénomènes naturels sur son propre territoire.
Mesbah est désormais prêt pour le lancement » a déclaré Talebzadeh.
La prochaine étape de l’Iran sera le lancement d’un satellite sur une fusée indigène.
Les responsables iraniens ont déclaré que le pays était en train de développer un missile Shahab-4 qui sera utilisé pour lancer un satellite dans l’espace. L’Iran a déjà amélioré son missile Shahab-3, qui a maintenant une portée de plus de 1 240 kilomètres. Les autorités nont pas donné les détails concernant la date à laquelle le Shahab-4 sera prêt.
En Janvier, l’Iran a signé une affaire dun montant de 132 millions de dollars avec une société russe pour construire et lancer un satellite de télécommunications appelé Zohreh ou Vénus. Son lancement est projeté dans les deux années à venir.
Ce satellite facilitera des communications dans les régions à distance de l’Iran, augmentera le nombre de lignes téléphoniques fixes et mobiles, amplifiera le service Internet et améliorera la couverture radio et télévisée.
L’Iran projette de lancer quatre satellites supplémentaires d’ici 2010 pour augmenter le nombre de lignes téléphoniques fixes et mobiles de 22 millions à 80 millions, et le nombre dutilisateurs Internet de 5.5 millions à 35 millions dans les cinq années à venir.