AFP, Vienne, 18 novembre – L’Iran empêche toujours les inspecteurs de l’AIEA d’accéder à des sites militaires cruciaux et ce pays doit coopérer davantage et avec plus de transparence, estime un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) publié vendredi.
En revanche, Téhéran a transmis à l’agence un document décrivant comment on pourrait fabriquer le noyau explosif d’une bombe atomique, à savoir une matrice pouvant « couler et fabriquer des formes hémisphériques en uranium naturel ou appauvri », selon le rapport.
« Un tel moule pourrait avoir d’évidentes applications pour des armes nucléaires », a déclaré un diplomate occidental.
« La pleine transparence de l’Iran est indispensable et se fait attendre », estime le directeur général de l’AIEA Mohamed ElBaradei dans ce rapport dont l’AFP a eu connaissance.
Une pleine coopération des autorités iraniennes se fait également « attendre », selon ce rapport qui doit être présenté jeudi prochain à Vienne à une réunion des 35 pays du conseil des gouverneurs, l’exécutif de l’AIEA.
Cet organisme doit notamment débattre d’un éventuel renvoi de l’Iran devant le Conseil de sécurité de l’Onu pour son programme nucléaire controversé.
L’Iran a confirmé de son côté convertir dans son usine d’Ispahan de nouvelles quantités d’uranium en un gaz qui pourrait être plus tard enrichi en combustible de qualité militaire, et ce malgré les exigences de la communard internationale. Téhéran proclame son droit à produire du combustible nucléaire à des fins pacifiques.
Dans son rapport, l’AIEA affirme que « l’Iran doit fournir davantage d’informations et de documentation sur ses achats d’équipements à double usage » (militaire et civil) et doit donner accès « aux ateliers et sites de recherche et développement de l’armée ».
Ces sites sont situés sur un ancien centre de recherches à Lavizan-Shian, près de Téhéran, qui a été détruit et arasé avant une visite d’inspecteurs de l’AIEA.
De plus ces derniers, note encore le rapport, « attendent des informations supplémentaires et le droit à de nouvelles visites » au centre militaire de Parchine.