Iran Focus, Téhéran, 14 mars En dépit des importantes mesures de répression visant à empêcher que la « fête du feu » cette année ne dégénère en scènes de manifestations contre le pouvoir, les jeunes Iraniens de tout le pays sont descendus dans la rue, défiant linterdiction du gouvernement, pour célébrer le dernier mardi de lannée persane avec fracas, a appris Iran Focus.
Déjà, des mesures ont été prises pour éviter que des mouvements de protestation importants néclatent pendant cette fête traditionnelle persane célébrée par les Iraniens depuis plus de 2500 ans.
Les lignes de communication de téléphones portables ont été coupées dans plusieurs parties de provinces iraniennes clés et un décret a été promulgué dans la capitale interdisant la circulation des motos mardi.
Les Forces de sécurité de lEtat ont également multiplié les arrestations pour distribution de feux dartifice ces derniers jours. Les autorités de la théocratie tolèrent très peu cette fête quelles considèrent comme « non islamique ».
Le chef des Forces de sécurité de lEtat, Ismaïl Ahmadi-Moqaddam, a annoncé quune grande quantité de feux dartifice avait été découverte et saisie par ses forces, placées en état dalerte.
Le Bureau du ministère public de Téhéran a délivré un communiqué, annonçant que tous les individus pris en train de créer « des troubles de lordre public » se verront infliger des peines de prison allant de trois mois à un an et jusquà 74 coups de fouet en vertu des lois islamiques de lIran.
Les personnes prises en train de distribuer des feux dartifice recevront une peine de trois à dix ans de prison, selon le communiqué.
Pendant la fête, baptisée chahar-chambeh-souri (littéralement Fête du mercredi), les gens sautent par dessus des feux de joie pour « éloigner le mal ». Depuis la révolution de 1979, les dirigeants théocratiques dIran font des efforts acharnés pour éradiquer ces festivités, mais sans résultat. Ces dernières années, des affrontements importants ont eu lieu entre la foule rassemblée pour la fête et les forces de sécurité déployées pour empêcher les festivités dans la rue. Cette année la fête tombe le 14 mars.
Le principal groupe dopposition iranien, les Moudjahidine du peuple (OMPI), a appelé la population à travers tout le pays à pendre part aux festivités nocturne et à saisir loccasion pour manifester contre le gouvernement.
Lagence de presse de lEtat iranien a annoncé que lon pouvait entendre à Téhéran des feux dartifice et des grands bruits dexplosion pendant les nuits précédant la fête.
Lan dernier, malgré linterdiction générale, les Iraniens de tout le pays sont descendus dans la rue, prenant la fête pour prétexte pour exprimer leur colère contre la théocratie au pouvoir. Dans plusieurs quartiers de Téhéran, des effigies de dirigeants iraniens, comme le guide suprême, layatollah Ali Khamenei, ont été incendiées.