AFP, Ryad, 4 avril – Le chef de la diplomatie saoudienne a affirmé mardi que les manoeuvres militaires iraniennes au cours desquelles de nouvelles armes ont été testées, ne représentaient pas une menace pour les voisins de l’Iran dans le Golfe, et a annoncé vouloir se rendre prochainement à Téhéran.
« Ce n’est pas la première fois que les Iraniens tiennent des manoeuvres navales, et je ne crois pas qu’elles constituent un danger pour aucun de ses voisins », a affirmé le prince Saud al-Fayçal aux journalistes.
L’Iran a annoncé mardi avoir testé avec succès un nouveau missile sol-mer, au cours des manoeuvres entamées vendredi dans le Golfe, ce qui a provoqué une inquiétude internationale, alors qu’augmentent les tensions à propos de son programme nucléaire controversé.
Environ 17.000 hommes participent à ces manoeuvres prévues de longue date mais les autorités iraniennes ont multiplié à cette occasion les effets d’annonce, en mettant l’accent sur les capacités défensives de leur arsenal dans le Golfe.
Cette annonce suit celles du lancement dimanche d’un « missile sous-marin très rapide », et d’un missile à têtes multiples vendredi.
Le prince saoudien croit les affirmations de Téhéran, qui assure que le programme nucléaire iranien ne cache pas un volet militaire.
« C’est pourquoi, nous n’estimons pas dangereux le fait que l’Iran acquière des connaissances en matière d’énergie atomique, pourvu que cela ne mène pas à la prolifération (nucléaire). Bien sûr, nous voyons la prolifération comme une menace », a-t-il dit.
Les Etats-Unis estiment que les activités d’enrichissement d’uranium que mène l’Iran cachent un programme militaire, ce que réfute Téhéran.
Selon le ministre des Affaires étrangères saoudien, il n’est pas suffisant d’empêcher des pays du Moyen-Orient de se procurer des armes de destruction massive. « La meilleure politique serait de mettre fin à la possession de telles armes par des pays qui en détiennent, comme Israël », a-t-il estimé.
L’Etat hébreu n’a jamais reconnu disposer d’un arsenal nucléaire, mais des experts étrangers affirment qu’il s’est doté au fil des ans d’au moins 200 ogives nucléaires.
Le prince Saud a par ailleurs annoncé qu’il se rendrait prochainement en Iran, sans préciser la date de sa visite.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a donné le 29 mars 30 jours à l’Iran pour suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium.
Mais la République islamique a d’emblée affirmé qu’elle ne plierait pas.