Iran Focus, Londres, 19 avril Dans un contexte de tensions internationales croissantes concernant la partie de poker nucléaire de lIran, des rumeurs courent ces derniers jours à Téhéran sur létat de santé se dégradant rapidement dun haut ayatollah et de limpact de son départ probable de la scène politique du pays.
Layatollah Ali Mechkini, 85 ans, est le président de lAssemblée des experts, organe de personnalités religieuses chargé de choisir le guide suprême de la Révolution islamique.
Mechkini souffrirait dune forme avancée de cancer et est traité par chimiothérapie depuis trios mois. Cest un homme frêle et émacié qui a prononcé le discours douverture de la session de trois jours de lAssemblée des experts en mars, mais il était si malade quil a dû quitter les lieux peu de temps après. La suite de la session a été présidée par ladjoint de Mechkini, lancien président et ayatollah, Ali Akbar Hachemi Rafsandjani.
Layatollah Mechkini est également le leader des prières du vendredi dans la ville sainte de Qom, centre théologique chiite le plus important dIran. La semaine dernière, le guide suprême, layatollah Ali Khamenei, a nommé un religieux radical, layatollah Reza Ostadi, pour mener la congrégation hebdomadaire à la place de Mechkini.
Avec sa fonction sensible en tant que président de lAssemblée des experts, Mechkini est un allié indispensable de layatollah Ali Khamenei. Ses liens forts avec Khamenei ont joué un rôle crucial au moment où le relativement jeune ecclésiastique a dû assumer la direction du pays après le départ du fondateur de la République islamique, layatollah Rouhollah Khomeini en juin 1989.
En janvier 1989, Mechkini faisait partie du cercle fermé de confidents demandant avec insistance à Khomeiny de destituer son successeur désigné, le grand ayatollah Hossein-Ali Montazeri. Montazeri a été publiquement disgracié par Khomeini après sêtre opposé à lexécution de masse de prisonniers politiques en Iran en 1988. Le gendre de Meshkini, layatollah Mohammadi Reychahri, qui était à lépoque à la tête de la police secrète du pays connue sous le nom de ministère du Renseignement et de la Sécurité, a joué un rôle clé dans la chute de Montazeri.
Le départ de Mechkini de la scène politique privera Khamenei dun allié précieux et mènera à une nouvelle série de luttes internes au sein du corps religieux pour déterminer qui lui succèdera. Layatollah Ebrahim Amini, haut dignitaire religieux respecté, serait malade et ne se présenterait pas aux élections lannée prochaine pour lAssemblée des experts. Ce qui fait de Rafsandjani un candidat potentiel à la présidence de lAssemblée. Mais les hauts religieux proches de Khamenei sont fermement opposés à une telle éventualité et manuvrent déjà pour quun allié de Khamenei remplace Mechkini.