Washington Times Editorial Pendant les luttes du vingtième siècle pour la domination du monde, le communisme international a périodiquement bénéficié de la naïveté et de lignorance délibérée de certaines personnes dans les médias occidentaux, qui qualifiaient bêtement les leaders totalitaires de réformateurs agraires et de démocrates sociaux.
Pendant les années 1930 par exemple, un correspondant du New York Times, Walter Duranty, a remporté le Prix Pulitzer pour une série darticles décrivant de manière erronée le dictateur soviétique Josef Staline comme un réformateur en ignorant sa responsabilité dans le meurtre de dizaines de millions de personnes. Pareillement, à partir de la fin des années 1950, le journaliste du New York Times Herbert Matthews a fait passer le leader de guérilla cubain de lépoque Fidel Castro pour un défenseur de la démocratie ; Matthews a persisté à présenter M. Castro de la sorte même après quil soit devenu évident quil était un léniniste marxiste résolu à devenir un dictateur.
A en juger par les gros titres récemment sur le refus du président iranien Mahmoud Ahmadinejad de reconnaître lholocauste dans le NYT et le Washington Post, le spectre du Durantisme est bel et bien vivant. Dimanche dernier par exemple, la première page du Times et larticle rédigé par Michael Slackman suggérait que le leader iranien avait été mal compris : ses préoccupations réelles sont confrontées à « un système de loi cléricale conservatrice qui a perdu toute crédibilité aux yeux du public », négociant avec les Etats-Unis et luttant contre les « gens riches » qui rendent la vie difficile aux « gens pauvres » en Iran. Et peu importe tous ces articles négatifs dans la presse à propos de linsistance du régime pour que les femmes portent le voile ou du harcèlement des groupes dautodéfense dont elles sont victimes si elles sont habillées « de façon inconvenante ». M. Ahmadinejad, en tête de la lutte pour légalité sociale, soppose aux groupes dautodéfense et se bat pour que les femmes puissent entrer dans les stades.
Il est certain que M. Ahmadinejad a quelques excentricités, selon le Times : il a été apparemment si bouleversé dapprendre que des SMS circulaient sur son hygiène personnelle quil a décidé de « punir » les directeurs des systèmes de téléphonie mobile pour avoir laissé faire ça. Et il se préoccupe également des Juifs. Mais pour ne pas nous inquiéter, le Times nous rappelle que cela fait juste partie de sa campagne pour créer une « nouvelle identité » à ses compatriotes. Comme un homme politique iranien la affirmé : « Etre contre les Juifs et les Sionistes fait partie intégrante de cette nouvelle identité ».
Karl Vick du Washington Post était même encore plus cajoleur dans son article en première page sur le président iranien qui a été publié il y a deux jours. M. Vick a fait remarquer que les Juifs (parmi eux le Premier ministre israélien rétrograde Ehud Olmert) estimaient que les commentaires de M. Ahmadinejad sur léradication de lEtat juif suggèraient quil était un homme très dangereux. Le reste de larticle est largement consacré à critiquer M. Olmert en montrant, comme le dit M. Vick, que M. Ahmadinejad est une personne « bienveillante » qui travaille 17 heures par jour à rechercher des solutions pour aider les Iraniens à obtenir de meilleurs logements et pour assister les handicapés mentaux.
Alors que lon senfonce dans la crise nucléaire iranienne, pour trouver dautres exemples similaires, chercher dans les médias traditionnels.
(Article paru le 5 juin)