The Associated Press, 21 mars – Le nouveau directeur général de Total, Christophe de Margerie, a été convoqué mercredi matin avec deux autres responsables du groupe pétrolier à la brigade financière à Paris pour être entendu dans le cadre de l’enquête sur des versements présumés de commissions en Iran, selon une source judiciaire.
Le successeur de Thierry Desmarest devrait être placé en garde à vue, pour un maximum de 48 heures. Il a déjà été mis en examen en octobre 2006 dans le dossier irakien pétrole-contre-nourriture.
« M. de Margerie (…) nous a autorisés à confirmer qu’il était effectivement convoqué ce matin », a-t-on déclaré au service de presse du groupe français, précisant dans un entretien téléphonique à l’Associated Press qu’un communiqué serait publié ultérieurement.
Total, qui exprime « son entière solidarité » avec ses collaborateurs, assure que la signature du contrat iranien a « été un succès » et réaffirme que « seul l’intérêt industriel a guidé l’action du groupe dans la conduite de ce projet ». « Le groupe affirme qu’il exerce ses activités dans le respect des lois et selon son code de conduite et ses valeurs. »
Dans ce dossier, une information judiciaire a été ouverte pour « abus de biens sociaux » concernant des faits qui couvrent la période de 1996 à 2000, et « corruption d’agents publics étrangers » pour ceux allant de 2000 à 2003. Les juges Philippe Courroye et Xavière Simeoni devront vérifier si le groupe a versé des commissions occultes pour obtenir un contrat d’exploitation d’un gisement de gaz en Iran, signé en 1997, d’après des sources judiciaires.
Dans le volet pétrole-contre-nourriture, de hauts responsables du géant pétrolier sont soupçonnés d’avoir mis en place un système de commissions occultes afin de bénéficier de marchés pétroliers mais également d’avoir contourné l’embargo des Nations unies contre l’Irak. AP